Bolivie : le candidat socialiste Luis Arce, héritier d’Evo Morales, élu président dès le premier tour

La président par intérim Jeanine Añez a dû admettre la victoire écrasante du candidat socialiste Luis Arce, élu avec plus de 52% des voix dès le premier tour ce dimanche 18 octobre. Elle s’était auto-proclamée présidente il y a un an, après la démission de son prédécesseur Evo Morales accusé de fraude, qui avait dénoncé un “coup d’État”.

Le rival d’extrême-droite a lui aussi reconnu que même sans décompte officiel des votes pour l’instant, Luis “Arce et David Choquehuanca (son colistier) ont gagné les élections”, et les appelle à gouverner en pensant à la Bolivie et la démocratie”. Son autre adversaire, le centriste Carlos Mesa, avec moins de 32% n’a pas assez rassemblé de voix pour provoquer un second tour comme le prévoit la Constitution.

Un scrutin qui, dans ce contexte de crise politique, économique et sociale, s’est transformé en referendum pour ou contre le putsch survenu en novembre 2019, et a eu une claire connotation raciste, “les riches contre les pauvres, les indigènes aymara contre les blancs des régions orientales”, décrit La Repubblica, dans un “climat tendu et polarisé entre une gauche citoyenne et une droite décidée à reprendre le pouvoir”.

Luis Arce, ministre des Finances pendant onze des 14 années du gouvernement de l’ex-chef de l’Etat et leader des cultivateurs de coca Evo Morales, devient donc le prochain président bolivien, et reprend le flambeau de son mentor, absent d’un scrutin présidentiel pour la première fois depuis vingt ans.

Dès les premiers résultats, Luis Arce a “remercié le peuple bolivien et tous les militants, nous avons fait un pas important : nous avons récupéré la démocratie et l’espoir” a-t-il déclaré, réaffirmant que “notre engagement est celui de travailler et faire avancer notre programme, nous gouvernerons pour tous les Boliviens et construirons l’unité du pays”. Il promet aussi de “relancer l’économie du pays: nous avons l’obligation de réorienter notre processus de changement sans haine, en comprenant et dépassant nos erreurs”.

C’est un résultat inattendu, même les prévisions les plus optimistes ne l’annonçait pas, écrit La Repubblica : le Mouvement vers le socialisme (MAS), parti du gagnant Luis Arce, “se retrouve désormais à gérer un pouvoir que le putsch de l’an dernier fomenté par les bourgeoisie blanche et riche exclu du pouvoir pendant 15 ans, avait confié à la droite après un coup d’Etat soutenu par les militaires”. Le candidat de l’extrême-droite Luis Fernando Camacho, leader de Santa Cruz, parti anti-Morales, des régions orientales du pays, a rassemblé 14% des voix selon les premiers résultats.