Les 5 questions de Parolin et Ingrao: “il ne peut y avoir de retour en arrière sur la réforme de François”. L’encouragement de Celi et des Italiens de France (S.C.)

“Qu’adviendra-t-il des réformes entreprises par le pape François ?”, s’interroge le vaticaniste TG1 Ignazio Ingrao dans son livre “Cinque domande che agitano la Chiesa” (Edizioni San Paolo), présenté au ministère de la Culture par le card. Pietro Parolin et le ministre Gennaro Sangiuliano. À cette question, a souligné le secrétaire d’État, “s’en ajoute une qui sonne pour certains comme une menace et pour d’autres comme une illusion : y a-t-il un risque de retournement ? Le dernier chapitre consacré à ces questions, selon M. Parolin, “reste interlocutoire, comme il se doit. En effet, il parle de réformes, comme l’auteur les définit, “entreprises”, c’est-à-dire in itinere”. Pour tenter d’apporter une réponse, le cardinal a cité la lettre de l’apôtre Jacques : “Soyez donc patients, mes frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Regardez l’agriculteur : il attend patiemment les précieux fruits de la terre jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies d’automne et les pluies de printemps”. “Le discernement, qui n’est pas une simple intuition mais le fruit de la prière continuelle dans l’Esprit, indiquera, dans le temps détendu de ceux qui savent être patients, comment continuer et ce qu’il faut rendre institutionnel”, a précisé Parolin, pour qui “précisément parce qu’il s’agit de l’action de l’Esprit, il ne peut y avoir d’inversion de direction”. Les réformes du Pape, a souligné M. Parolin, “sont des réformes entreprises, in itinere”.

Dans la salle Giovanni Spadolini du ministère de la Culture, la pertinence des cinq questions qui constituent la toile de fond du livre a été mise en évidence – sur la base du magistère du pape François – en les comparant aux “cinq plaies de l’Église” énumérées par Antonio Rosmini dans son ouvrage du même nom. Le début et la fin de la vie”, a déclaré M. Parolin à propos de la quatrième question du livre, “sont des questions importantes pour l’auteur et nécessitent beaucoup de réflexion, afin d’avancer avec une prudence absolue dans ses pas”.

Inévitablement, l’attention s’est ensuite portée sur le Moyen-Orient. “Il me semble que jusqu’à présent les choses, pour le pire, se sont plutôt bien passées, en ce sens qu’il n’y a pas eu ce que l’on craignait et que les deux parties essaient de ne pas provoquer de manière à élargir le conflit”, a noté le cardinal à propos des dernières nouvelles en provenance du Moyen-Orient. En se référant à la position des Etats-Unis, qui ont réitéré leur soutien à Israël mais pas à une contre-attaque contre l’Iran, M. Parolin a déclaré : “Je crois qu’il faut éviter tout ce qui pourrait conduire à une escalade et surtout faire en sorte que la situation devienne incontrôlable, que personne ne sache comment la contrôler : cela se produit s’il n’y a pas d’engagement de la part de chacun à modérer ses positions”.

Au sujet de la guerre au Moyen-Orient, M. Parolin a également évoqué les manifestations organisées par les étudiants de l’Université La Sapienza pour demander l’arrêt des projets de collaboration académique avec Israël dans le domaine de la recherche, qui ont été réprimées avec une certaine brutalité par les forces de l’ordre. “Personnellement, a déclaré le secrétaire d’État, j’ai un peu de mal à comprendre cette façon de réagir. Bien sûr, chacun a le droit d’exprimer son opinion, mais je pense que cela devrait toujours se faire dans une forme de dialogue, en tenant compte des motivations et des positions de chacun. Bien sûr, la violence ne se justifie en aucun cas. Je pense qu’il peut y avoir une confrontation sur ce sujet, mais une confrontation pacifique, une confrontation raisonnable”.

Paolo Celi, président d’Amitié France Italie, était présent avec Don Sergio Mercanzin, lors de la présentation du livre d’Ignazio Ingrao. Le prêtre a apporté les salutations et les félicitations de l’association, puis des nombreux Italiens de France représentés par l’entrepreneur Celi, qui avant Pâques était au Vatican où il a transmis leurs vœux au Pape François et au Cardinal Parolin.

S.C.