L’Autorité de l’Information Financière du Vatican, en recherche de transparence, signale des opérations suspectes

Malgré de bruyantes révélations récentes qui ont concernés la Secrétairerie d’Etat puis la Fabrique de Saint-Pierre, au Vatican, trafics et opérations financières peu transparentes se poursuivent. C’est ce que confirme le rapport annuel 2019 de l’AIF, L’Autorité de l’Information Financière du Vatican publié ce 3 juillet. L’organisme de contrôle créé il y a dix ans par Benoît XVI a mis en place quatre mesures préventives, dont le blocage d’un compte courant, et a transmis 15 signalisations au Bureau de Promoteur de Justice, confirmant une tendance à la hausse des signalisations suspectes. Pour 2019, l’AIF a reçu 64 rapports d’activités suspectes, dont 55 d’agences extérieures et 4 du Saint-Siège et de l’Etat de la Cité du Vatican, par rapport à 56 l’année précédente.

Le nouveau rapport souligne par ailleurs que “la majorité de ces présumés délits de nature financière impliquent des personnes étrangères ou sont en lien avec des juridictions étrangères. Il s’agit principalement de délits de fraude internationale, incluant la fraude fiscale et de détournements de fonds”.

L’Autorité vaticane tient à rappeler qu’elle n’a pas enregistré “d’anomalie significative ou d’indicateurs de risques” via un système renforcé de “meilleure signalisation” des anomalies, notamment grâce à une collaboration internationale entre 370 entités impliquées dans l’échange d’informations, qui permet des “résultats concrets”.

“Un signal fort”

En 2019, de nouvelles mesures de vigilances ont en effet été validées, notamment le contrôle préventif contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le Ior, la banque vaticane, a ainsi été elle-même l’objet de deux inspections.

Alors que le Vatican a promis plus de transparence sur ses affaires financières, à travers ces rapports de l’AIF et les nouveaux outils qui permettent d’intensifier les contrôles sur les transactions du Saint-Siège, “le Pape François envoie un signal fort” s’est félicité Carmelo Barbagallo, président de l’AIF, dans le journal économique italien Il Sole 24 Ore.