76e anniversaire d’Hiroshima. Le CIO ignore. Le pape François l’avait prévu. Les nouvelles générations “se dresseront en juges de notre défaite”

76 ans après le bombardement atomique d’Hiroshima – et au milieu d’une urgence sanitaire – le Japon a commémoré l’anniversaire dans le parc du Mémorial de la paix, au centre de la ville : à 8h15 le son de la cloche a sonné à l’heure exacte il y a 76 ans lorsque la bombe atomique a été larguée du bombardier américain B29 ‘Enola Gay’, causant environ 140 000 morts. Le CIO a été invité à autoriser l’observation d’une minute de silence aujourd’hui pendant les Jeux Olympiques pour se souvenir des victimes du bombardement atomique, mais la demande a été rejetée. Il y a deux ans, à l’occasion de sa visite pastorale au Japon, le Pape François avait peut-être prévu cette inattention, lorsqu’il disait: les nouvelles générations “se lèveront en juges de notre défaite si nous avons parlé de paix mais nous ne l’avons pas réalisée avec nos actions parmi les peuples de la terre”.

“À Nagasaki et Hiroshima, j’ai fait une pause dans la prière, j’ai rencontré des survivants et des proches des victimes, et j’ai réitéré la ferme condamnation des armes nucléaires et l’hypocrisie de parler de paix en construisant et en vendant des armes de guerre”, a rappelé le pape François lors de la Audience générale Place Saint-Pierre consacrée au voyage apostolique en Thaïlande et au Japon, en novembre 2019. Le Japon, a-t-il souligné, est « un pays qui porte les blessures du bombardement atomique et est un porte-parole du monde entier pour le droit fondamental à la vie et à la paix. Après cette tragédie, le Japon a fait preuve d’une extraordinaire capacité à se battre pour la vie ; et elle l’a fait aussi récemment, après la triple catastrophe de 2011: tremblement de terre, tsunami et accident à la centrale nucléaire”.

Le discours prononcé le 24 novembre à Hiroshima a eu un grand impact. “L’utilisation de l’énergie atomique à des fins de guerre est immorale. Nous serons jugés pour cela », a déclaré le pape François au Mémorial de la Paix, également en présence de quelques rescapés.

“Avec conviction, je tiens à réitérer que – a-t-il poursuivi dans son discours lors de la rencontre pour la paix – l’utilisation de l’énergie atomique à des fins de guerre est, aujourd’hui plus que jamais, un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais contre toute possibilité. d’un avenir dans notre maison commune ». Le pape François dans son discours lors de la réunion pour la paix à Hiroshima a souligné que non seulement l’utilisation mais aussi “la possession” de la bombe atomique “est immorale”. “Je l’ai déjà dit il y a deux ans”, a-t-il rappelé plus tard, rappelant le discours qu’il a prononcé au Vatican en 2017 pour le désarmement nucléaire.

“Je suis venu dans ce lieu plein de mémoire et d’avenir, apportant avec moi le cri des pauvres, qui sont toujours les victimes les plus sans défense de la haine et des conflits”, a déclaré François, qui “avait aussi dans son cœur les supplications et les aspirations des hommes et des femmes de notre temps, en particulier des jeunes, qui désirent la paix, travaillent pour la paix, se sacrifient pour la paix”.

“Dans un seul plaidoyer, ouvert à Dieu et à tous les hommes et femmes de bonne volonté, au nom de toutes les victimes des bombardements, des expériences atomiques et de tous les conflits, lançons ensemble un cri : Plus de guerre, mais plus de rugissement d’armes, plus jamais autant de souffrance ! », a exhorté le Pape aux personnes présentes au mémorial.

“Comment peut-on parler de paix tout en justifiant certaines actions illégitimes accompagnées de discours de discrimination et de haine ?”, a demandé le pape Bergoglio, rappelant que “la paix n’est qu’un son de mots si elle n’est pas fondée sur la vérité et la justice”. “Je me souviens ici – a-t-il poursuivi – de toutes les victimes et je m’incline devant la force et la dignité de ceux qui, ayant survécu à ces premiers instants, ont enduré les souffrances les plus aiguës dans leur corps pendant de nombreuses années et, dans leur esprit, les germes de mort qui ont continué à consommer leur énergie vitale”.

“Ici – a rappelé François d’un ton triste – de tant d’hommes et de femmes, de leurs rêves et de leurs espoirs, au milieu d’un éclair et d’un feu, il ne reste plus que l’ombre et le silence. Juste un instant, tout a été dévoré par un trou noir de destruction et de mort. De cet abîme de silence, encore aujourd’hui, nous continuons d’entendre le grand cri de ceux qui ne sont plus. ‘endroits différents Ils sont tous restés unis par un même destin, dans une heure terrible qui a marqué à jamais non seulement l’histoire de ce pays, mais le visage de l’ humanité”.

“J’ai ressenti le devoir de venir en ce lieu – a délégué Bergoglio, évoquant les raisons de la visite au mémorial de la paix d’Hiroshima – en pèlerin de la paix, de rester en prière, en se souvenant des innocentes victimes de tant de violences, portant aussi les supplications dans le cœur et les aspirations des hommes et des femmes de notre temps, en particulier les jeunes, qui désirent la paix, travaille pour la paix, se sacrifient pour la paix. plein de mémoire et d’avenir, avec moi le cri des pauvres, qui sont toujours les victimes les plus sans défense de la haine et des conflits”. Enfin, François a assuré qu’il “souhaite humblement être la voix de ceux dont la voix n’est pas entendue et qui regarde avec anxiété et angoisse les tensions croissantes qui traversent notre temps, les inégalités et les injustices inacceptables qui menacentuma la coexistence, la grave incapacité à prendre soin de notre maison commune, le recours continu et spasmodique aux armes, comme si celles-ci pouvaient garantir un avenir de paix”.