La Commission européenne a publié la première stratégie de lutte contre l’antisémitisme.

« L’Europe ne peut prospérer que lorsque ses communautés juives se sentent en sécurité et prospèrent », affirme la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. C’est pour cette raison que l’Union européenne a décidé d’adopter – pour la première fois dans l’histoire – une stratégie de lutte contre antisémitisme et de soutien à la vie juive. Une réponse ferme à l’antisémitisme qui imprègne encore aujourd’hui les sociétés européennes et non. « Nous nous engageons aujourd’hui à soutenir la vie juive en Europe dans toute sa diversité – poursuit-elle. Nous voulons voir la vie juive s’épanouir à nouveau au cœur de nos communautés. C’est ainsi que les choses devraient être ».

Dans le dessein d’une Europe ouverte et inclusive, la protection des communautés juives représente une priorité dans un monde, celui d’aujourd’hui, où ces communautés se trouvent à lutter quotidiennement contre plusieurs formes de discriminations et d’exclusion sociale. « L’antisémitisme est incompatible avec les valeurs de l’UE et avec notre mode de vie européen », déclare Margaritas Schinas, vice-président chargé de la promotion de notre mode de vie européen. « Cette stratégie – continue-t-il – la première en son genre, constitue notre engagement à le combattre sous toutes ses formes et à garantir un avenir pour la vie juive en Europe et au-delà ».

Prévenir toutes les formes d’antisémitisme, protéger et soutenir la vie juive dans l’UE ; encourager les activités de recherche, d’éducation et de mémoire de la Shoah. Ce sont les piliers de la stratégie européenne – publiée le 5 octobre dernier – qui propose aussi des mesures visant à supprimer la haine en ligne, ainsi qu’à empêcher l’exposition et la vente illégales en ligne de symboles, d’objets et de littérature liés aux nazis. En même temps, le texte de l’Union s’engage à promouvoir la mémoire de la Shoah en soutenant, entre autres, la création d’un pôle de recherche européen sur l’antisémitisme contemporain et la vie juive, en coopération avec les États membres et la communauté des chercheurs. Tout cela sera réalisé et poursuivi pour sensibiliser les citoyens européens à la minorité juive et afin de contribuer à éradiquer la haine et la violence.

La stratégie 2021-2030 pour une Union européenne exempte d’antisémitisme figure suite à des données alarmantes : 38 % des Juifs ont envisagé d’émigrer car ils ne se sentaient pas en sécurité en tant que Juifs en Europe ; neuf Juifs sur dix estiment que l’antisémitisme a augmenté dans leur pays et, à l’heure actuelle, un Européen sur 20 n’a jamais entendu parler de la Shoah. D’ici l’urgence pour l’Union d’adopter des mesures concrètes et efficaces, comme le financement – fixé à 24 millions d’euros – destiné à mieux protéger les espaces publics et les lieux de culte, ainsi qu’à préserver le patrimoine juif et à mieux faire connaître la vie, la culture et les traditions juives.

« Nous le devons à ceux qui ont péri pendant la Shoah, nous le devons aux survivants et nous le devons aux générations futures », précise Schinas. La Commission européenne exhorte à ne pas oublier, à intensifier le réseau de collaboration parmi les États membres de l’UE par le biais d’un engagement déjà entamé dans les différents plans nationaux de lutte contre toutes les formes d’antisémitisme. Il s’agit de stratégies qui seront officiellement adoptées par les États membres d’ici la fin de 2022 et ensuite approuvées par la Commission.

Arianna Barile