Le pape demande la clémence pour les prisonniers. 22 ans après l’appel du jubilé de Wojtyla

En 2000, l’année du grand Jubilé, saint Jean-Paul II a demandé aux dirigeants du monde un geste de clémence avec un document de 11 pages. C’était fin juin, un peu plus d’une semaine plus tard, le 9 juillet, le pape polonais visitant la prison romaine de Regina Coeli pour le Jubilé des prisonniers, au nom de Jésus “emprisonné, moqué, jugé et condamné” a également demandé à haute voix “aux autorités compétentes” la réduction de peine pour permettre aux détenus de retrouver une nouvelle vie sociale une fois sortis de prison.

Demande réitérée le 14 novembre 2002 aux sénateurs et députés rencontrés lors de leur visite au Parlement italien. Et finalement, quatre ans plus tard, le 29 juillet 2006, non sans polémique, le Parlement approuve la grâce, une mesure qui fait cependant baisser les statistiques sur la récurrence des crimes : la grande majorité de ceux qui ont pu en profiter n’ont pas rechute dans des comportements criminels (le taux de leur retour en prison est de 11% contre celui de 68% des libérés dans les autres périodes). Et maintenant, c’est au pape François, avec une Lettre aux chefs d’État, de redemander qu’une grâce soit accordée (c’est-à-dire une réduction de peine, ndlr) à ceux qui “jugeront bon de bénéficier de cette mesure”, donc que “ce temps marqué par les injustices et les conflits, soit ouvert à la grâce qui vient du Seigneur”. Un geste symbolique “envers nos frères et sœurs privés de liberté qu’ils jugent aptes à bénéficier de cette mesure”.

“Pour que ce temps marqué par des tensions, des injustices et des conflits s’ouvre à la grâce qui vient du Seigneur”, a expliqué le directeur du Bureau de presse du Vatican, Matteo Bruni. Le pape argentin avait évoqué cette possibilité en 2016 à l’occasion de l’année jubilaire et dans de nombreux voyages apostoliques, visitant les prisonniers, il avait lancé des appels en faveur de l’amélioration des conditions de vie dans les prisons du monde, « afin que la dignité humaine des les prisonniers”.

Sante Cavalleri