Le pape François exhorte les gens à être scandalisés par les violences faites aux femmes “traitées comme des monnaies d’échange”. Et loue Barbarin

“Il est temps de revenir nous scandaliser face à la réalité des enfants affamés, réduits en esclavage, ballottés par les eaux en proie au naufrage, victimes innocentes de toutes sortes de violences. Il est temps que la violence à l’égard des femmes cesse et soit respectée et non traitée comme une monnaie d’échange. Il est temps de briser le cercle de l’indifférence pour revenir découvrir la beauté de la rencontre et du dialogue”. Telles sont les paroles du Pape François lors de la rencontre pour la Journée mondiale des pauvres. A l’occasion, le Pape a demandé que “les pauvres retrouvent leur parole, car leurs demandes sont restées trop longtemps sans suite. Il est temps que nos yeux s’ouvrent pour voir l’état d’inégalité dans lequel vivent tant de familles. Il est temps de retrousser nos manches pour restaurer la dignité en créant des emplois”.

Les “faits de la vie valent plus que les sermons”, a ajouté le Pape à Assise, rappelant les “petites fleurs” de saint François “qui ont été cueillies pour montrer la beauté de sa vocation. Nous nous sentons attirés par cette simplicité de cœur et de vie : c’est l’attrait même du Christ, de l’Évangile. Ce sont des faits de vie qui valent plus que des sermons”, a-t-il souligné puis ajouté qu’au contraire “la présence des pauvres est souvent vue avec contrariété et subie ; parfois on entend que les responsables de la pauvreté sont les pauvres ! Une insulte de plus. Afin de ne pas faire un examen de conscience sérieux sur ses propres actes, sur l’injustice de certaines lois et mesures économiques, un examen de conscience sur l’hypocrisie de ceux qui veulent devenir trop riches, rejeter la faute sur les épaules des le plus faible”.

“Il est parmi les pauvres, il a fait l’expérience de la pauvreté dans la dignité. Abandon, méfiance, et il se défendit par le silence et la prière. Merci Cardinal Barbarin, pour son témoignage qui construit l’Église”, a également déclaré François dans un passage improvisé de son discours lors de la réunion de prière et de témoignage à Assise, à l’occasion de la Journée mondiale des pauvres. Le cardinal Philipppe Barbarin, présent à la réunion, a été acquitté en appel dans un procès en France pour avoir couvert des affaires de pédophilie et d’abus mais sa démission a également été acceptée par le Saint-Siège.

Un sac à dos contenant des vêtements (pulls, écharpes, bonnets, anoraks) et des masques anti Covid en tissu lavable et réutilisable. C’est le don du Pape François à chacun des 500 pauvres, venant de différentes régions d’Europe, qui ont participé à la rencontre de prière et de témoignages à la Basilique de Santa Maria degli Angeli à Assise. Le Pontife a également fait don de chapelets et de médailles avant d’arriver dans la Basilique et à la fin de chaque témoignage.

“J’ai écouté attentivement vos témoignages, et je vous dis merci pour tout ce que vous avez montré avec courage et sincérité. Courage, parce que tu as voulu les partager avec nous tous, bien qu’ils fassent partie de ta vie personnelle, sincérité, parce que tu te montres tel que tu es et ouvres ton cœur avec le désir d’être compris. Tout d’abord, j’ai saisi un grand sentiment d’espoir”.

Résistez, l’attitude indiquée par Bergoglio: “C’est la deuxième impression que j’ai reçue et qui découle précisément de l’espérance. Que signifie résister ? Avoir la force de continuer malgré tout. Résister n’est pas une action passive, au contraire, cela demande le courage de s’engager dans une nouvelle voie sachant qu’elle portera ses fruits. Résister, c’est trouver des raisons de ne pas baisser les bras face aux difficultés, sachant que l’on ne les vit pas seul mais ensemble, et que seul ensemble on peut les surmonter. Résistez à toute tentation de lâcher prise et de tomber dans la solitude ou la tristesse. Résistez au peu ou à la grande richesse que nous pouvons avoir”.

Se référant à l’improviste aux témoignages entendus, Francis a observé: “Je pense à la fille afghane, qui a dit ‘mon corps est ici, mais mon âme est en Afghanistan’. Je pense à la mère roumaine : une douleur qu’on ne voit pas partir, un espoir fort dans les enfants qui l’accompagnent et redonnent la tendresse qu’ils ont reçue d’elle. Nous demandons au Seigneur de toujours nous aider à trouver sérénité et joie”.