Pape François : “Je vais bien et je continuerai à voyager”. Et il réaffirme le devoir de solidarité internationale

La veille de Noël, le pape François parle de son état de santé actuel, après l’opération à Gemelli. Et il précise qu’il va bien, à tel point qu’il a pu faire plusieurs voyages “et je ferai d’autres voyages, si le Seigneur le veut, en 2022”. Et il décrit sa journée dont le rythme n’a pas changé: “Je me lève toujours à 4 heures du matin et je me mets immédiatement à prier. Et puis sur les différents engagements et rendez-vous. Je ne m’autorise qu’une courte sieste après le déjeuner”.

Paradoxalement, le Pape est moins optimiste sur l’avenir de l’humanité touchée par la pandémie, par les conflits et les divisions. L’avenir dépendra, dit-il, “qu’il soit construit ou reconstruit ensemble”, car nous ne serons sauvés que si nous vivons dans la fraternité universelle. Et il poursuit: “Cependant, cela signifie que la communauté internationale, l’Église à commencer par le Pape, les institutions, ceux qui ont des responsabilités politiques et sociales et aussi chaque citoyen, en particulier dans les pays les plus riches, ne peuvent et ne doivent pas oublier les régions et le peuple “plus faible, plus fragile et sans défense, victime de l’indifférence et de l’égoïsme”.

“Cela me fait pleurer et me mettre en colère – confie Bergoglio – d’entendre les histoires d’adultes vulnérables et d’enfants qui sont exploités”. Même les enfants qui passeront Noël à l’hôpital trouvent de la place dans son cœur. Face à leur souffrance, il n’y a pas de mots, “nous ne pouvons que nous accrocher à la foi”, tandis que le Pape recommande aux parents d’enfants en bonne santé de ne pas oublier “qu’ils ont de la chance” et de se consacrer davantage à eux.

Le pape François dit qu’il admire le travail du personnel médical et de santé dans les hôpitaux. “Souvent – soutient-il – nous ne réalisons pas l’ampleur du travail quotidien de ces médecins, infirmières et agents de santé, et au contraire nous devons tous être reconnaissants envers chacun d’eux”. Ma prière va à cela, nous assure le Pape François, “Je prie Dieu que ce Noël transmette plus de générosité et de solidarité à la terre”, en effet. “J’espère – confie-t-il – que Noël réchauffe le cœur de ceux qui souffrent, et ouvre et renforce le nôtre pour qu’ils brûlent du désir d’aider davantage ceux qui en ont besoin”.

Lors d’une conversation avec les vaticanistes de Repubblica et de La Stampa, le pape Bergoglio a également évoqué les Noëls qu’il a vécus lorsqu’il était enfant en Argentine. Le pape François a confié qu’il en avait un peu la nostalgie. Parfois, admet le Pape, se remémorant les bonnes choses. Comme lorsqu’à 16 ans, comme c’était la tradition en Argentine, il portait ses premiers pantalons longs, en tant qu’homme – et c’était comme entrer dans la société – et l’émotion de sa grand-mère maternelle Maria en le voyant ainsi. Grand-mère Rosa, “était plus réservée, parlait peu mais comprenait tout”. Les moments passés avec eux et avec les grands-parents me manquent, dit-il, mais “la mélancolie ne me prend pas le dessus” et ajoute: “Peut-être à cause de ma formation personnelle, je ne le permettrai pas. Et peut-être un peu parce que j’ai hérité du caractère de ma mère, qui regardait toujours en avant”.

Parmi les personnes qui lui manquent le plus se trouvent ses trois frères, auxquels il pense avec sérénité, les imaginant “en paix”.