Parmi les événements proposés à l’occasion de la Semaine de la Cuisine italienne dans le monde 2020, du 23 au 29 novembre, l’Ambassade d’Italie en Belgique et l’Institut culturel italien de Bruxelles se sont concentrés sur l’une des plus grandes excellences italiennes : les vins, et en particulier les vins naturels.
« Savoirs et Saveurs des terres italiennes », est le slogan de la cinquième édition de l’événement promu par le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale d’Italie (MAECI) et visant à valoriser la culture gastronomique italienne dans le monde. Le Directeur Général pour la Promotion du Système-Pays du MAECI, Lorenzo Angeloni, dans son discours d’ouverture de la Semaine à la Farnesina, a rappelé le dixième anniversaire de l’inscription de la diète méditerranéenne dans la liste du Patrimoine culturel de l’UNESCO, « qui a assuré une énorme visibilité et prestige à notre modèle alimentaire et qui représente une source d’inspiration du point de vue du développement durable.
Cette année, l’Italie célèbre aussi le bicentenaire de la mort de Pellegrino Artusi, gastronome très célèbre et auteur du premier livre de cuisine de l’Italie unifiée « La Science dans la cuisine et l’art de bien manger », publié en 1891 et traduit en 9 langues. Ce manuel est un pilier de la culture gastronomique italienne qui a conféré une dignité à la cuisine maison, en plus d’avoir valorisé les ressources alimentaires locales.
Le Secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères d’Italie, Manlio Di Stefano, a mis l’accent sur l’écho de l’exportation agroalimentaire italienne : « les presque 9000 activités organisées au cours des éditions précédentes ont représenté un énorme succès pour le Made in Italy agroalimentaire, un secteur de pointe de l’économie italienne avec plus de 25% du PIB national ».
Malheureusement, cette année l’urgence sanitaire en cours n’a pas permis le déroulement habituel des initiatives réalisées par le Système-Pays, comme les conférences et les séminaires sur la cuisine italienne et sur ses produits typiques organisées par les Ambassades d’Italie, les Instituts culturels italiens et l’Agence italienne du commerce extérieur (ICE), ou les présentations des territoires italiens de la part de l’Agence nationale italienne du tourisme (ENIT). Dès lors, la Semaine italienne se réinvente et passe au numérique, à travers une campagne médiatique de promotion de la gastronomie italienne.
L’Ambassadrice d’Italie en Belgique, Elena Basile, étant donné qu’elle n’a pu pas organiser cette année le diner traditionnel en collaboration avec l’Association des Cuisiniers italiens en Belgique (FIC) dans sa Résidence, a déclaré que « cette année, la célébration de la Semaine de la cuisine italienne a une valeur particulière. Malheureusement, à cause de la pandémie, l’élément de la convivialité, qui a toujours caractérisé notre façon d’apprécier la nourriture, ne peut pas s’exprimer. Nous allons quand même rappeler les valeurs de notre gastronomie. Une alimentation saine et locale, typique de nos cuisines régionales et de nos produits locaux, est un patrimoine construit sur des traditions à défendre ».
Les vidéos réalisées et publiées par le Ministère des Affaires étrangères, avec le soutien des Ambassades et des Instituts culturels italiens contenants, entre autres, des recettes qui valorisent les produits du Bel Pays et des hommages à Pellegrino Artrusi, ont été nombreuses.
Le Bureau de Bruxelles de l’Agence italienne du commerce extérieur, qui est l’Agence italienne qui s’occupe de promouvoir les exportations en travaillant en stricte collaboration avec le Ministère des Affaires étrangères, a focalisé son attention sur l’une des excellences italiennes, les vins, et en particulier les vins naturels, afin de réaffirmer la contribution du Benelux à cette Semaine.
Le présentateur de ces vins naturels était Fabrizio Bucella, Docteur en Science, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles, sommelier et auteur de plusieurs ouvrages sur le monde du vin. M. Bucella commence sa vidéo par une explication historique et technique des vins naturels, pour terminer avec une petite dégustation de certaines de ces vins. Dans le passé, cette typologie de vins, qui a connu un très grand succès en Italie tout récemment, était considérée médiocre et « ancienne ».
La revalorisation actuelle des vins naturels représente une récupération des anciennes traditions et des bonnes pratiques en matière de vin, grâce à une approche qui exclut et éloigne tout processus chimique, les adjuvants et, plus en général, les techniques agricoles modernes de la production des vins. L’objectif principal des vins naturels est bien évidemment celui de respecter davantage l’environnement et la terre, ainsi que les femmes et les hommes qui travaillent la vigne et, non des moindres, le consommateur. Tout cela, en offrant un produit né d’un terrain qui n’a pas été contaminé par des agents chimiques et donc pas naturels.
« L’idée du vin naturel est globalement l’idée du ‘sans’ », explique le professeur Bucella, « c’est-à-dire d’un vin dont on a retiré une série de choses, une série de produits, de techniques qui sont utilisés pour fabriquer le vin. Pour faire du vin traditionnel, vous pouvez utiliser jusqu’à 300 produits différents, entre la vigne et la cave. Le vin naturel décide de supprimer presque tout l’ensemble de ces produits, de ces 300 adjuvants œnologiques et technologiques ».
Arianna Barile
