“Il y a beaucoup de trafic dans le monde aujourd’hui”. Le pape : “Ils vivent dans des conditions inhumaines et souffrent de l’indifférence et du rejet de la société”

“Chers frères et sœurs ! Nous célébrons aujourd’hui deux journées mondiales convoquées par l’ONU : la Journée de l’amitié et la Journée contre la traite des êtres humains.
Journée contre la traite des êtres humains. La première promeut l’amitié entre les peuples et les cultures ; la seconde combat le crime qui transforme les personnes en marchandises. La traite est une réalité terrible, qui touche trop de personnes : enfants, femmes, travailleurs…, autant de personnes exploitées, vivant dans des conditions inhumaines et subissant l’indifférence et le rejet de la société. Il y a tant de trafics dans le monde aujourd’hui. Que Dieu bénisse ceux qui travaillent à la lutte contre la traite”. Tels sont les mots prononcés par le pape Grancesco après l’Angélus.

La traite des êtres humains est une réalité qui sévit dans tous les pays du monde et qui concerne de nombreuses personnes. Il suffit de dire que, selon les données d’EUROSTAT, 7 155 victimes de la traite ont été enregistrées rien qu’en Europe en 2021, dont 68 % étaient des femmes et des jeunes filles. Ce chiffre révèle une augmentation de 10 % par rapport à l’année précédente, ce qui ramène presque le nombre de victimes à son niveau d’avant la pandémie. À l’échelle mondiale, on estime à 50 000 le nombre de victimes de la traite identifiées et signalées (en 2018), dont près de 800 en Italie, note le Cinquième rapport mondial sur la traite des êtres humains, produit par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime – ONUDC.

Le rapport couvre 148 pays et donne un aperçu des schémas et des flux de la traite des êtres humains aux niveaux mondial, régional et national, en se basant principalement sur les cas de traite détectés entre 2016 et 2019.
Les données ne sont toutefois pas en mesure de nous donner la véritable dimension d’un phénomène qui reste largement non déclaré à ce jour. C’est précisément la raison pour laquelle la campagne 2023 de la Journée internationale contre la traite appelle les gouvernements et la société civile à améliorer leurs efforts pour prévenir ce phénomène, identifier et soutenir les victimes qui, dans la plupart des cas, restent invisibles.

Les contextes favorables à la traite sont les conflits et les catastrophes environnementales causées par le changement climatique qui privent des millions de personnes de nourriture et d’eau. En effet, comme l’a documenté l’ONUDC à plusieurs reprises, “de telles circonstances accroissent la vulnérabilité des personnes en augmentant le risque de traite”.

En plus d’être un crime, la traite des êtres humains est une violation grave des droits de l’homme et fait référence au recrutement, au transport, au transfert, à l’hébergement ou à l’accueil de personnes, par la menace ou l’usage de la force ou d’autres formes de coercition, à des fins d’exploitation dans divers domaines (tels que l’exploitation sexuelle, le travail, la réduction en esclavage et le prélèvement d’organes).

Sante Cavalleri