Adieux à Cesare Romiti, ex-patron de Fiat, figure de l’industrie italienne et ami de la Chine

Cesare Romiti à Milan, lors d'un séminaire sur la "nouvelle route de la soie" et les échanges commerciaux entre Chine et Italie en mai 2017. 

“La ‘nouvelle route de la soie’ est sans doute une des initiatives politiques de Xi Jinping les plus intéressantes. La réalisation d’infrastructures et de connexions technologiques favorisent en effet, non seulement l’échange de marchandises, mais aussi d’informations et de contacts. L’Italie pourrait être impliquée directement dans la ligne maritime de la ‘nouvelle route de la soie’: dans un premier temps, les routes en mer pourraient se développer très rapidement. Il faut que notre pays joue avec force et décision ses propres cartes d’un point de vue diplomatique, sans prendre pour acquis sa participation à la ‘nouvelle route de la soie'”. Voici les mots de Cesare Romiti, l’industriel italien disparu dans la nuit du 17 au 18 août à l’âge de 97 ans, qui avait créé, en 2003, et longtemps présidé la Fondation Italie-Chine.

Ami de la Chine et très impliqué pour que l’Italie aide la Chine à implanter et développer des projets dans des secteurs compétitifs, Cesare Romiti laissera aussi le souvenir d’un entrepreneur brillant au service de la famille Agnelli pendant 25 ans, en étant responsable de leur colosse, l’entreprise Fiat.

Cesare Romiti était né à Rome le 24 juin 1923, diplômé en Sciences économiques et commerciales. En 1947, il entrait dans le groupe de chimie Bombrini Parodi Delfino (BPD), dont il devint le Directeur général. En 1968, suite à la fusion de BPD et Snia Viscosa, il prend le poste de Directeur financier de cette dernière. Deux ans plus tard, il entre à la compagnie Alitalia puis en 1973, à Italstat.

C’est l’année suivante qu’il arrive chez Fiat comme Administrateur délégué puis Président. Il y entre au moment de la crise énergétique et décide de se dédié avant-tout à un assainissement budgétaire, avant de poursuivre le développement du groupe à l’international et renforcer les lieux de production en Italie.

Après Fiat, Cesare Romiti prendra la tête du groupe d’édition RCS de 1998 à 2004, puis de la société de construction et d’ingénierie Impregilo, de 2005 à 2007, et enfin il deviendra président de l’Académie des Beaux-Arts de Rome jusqu’en juillet 2013.