“Ayez la force de dire assez!” Le pape François lance un nouvel appel contre les guerres à Gaza et en Ukraine, au nom de tous les enfants concernés (S.C.)

“Qu’il y ait la force de dire assez!” a imploré le Pape François alors que les attaques d’Israël sur Gaza se poursuivent aujourd’hui, dimanche 5 novembre 2023, et que le nombre de morts ne cesse d’augmenter, parmi lesquels les enfants sont très nombreux puisqu’ils constituent la majorité de la population de la bande, les derniers chiffres, actualisés à samedi matin, parlent de 9 250 morts. Lors de l’Angélus, François a lancé un nouvel appel contre les guerres, citant Gaza et l’Ukraine, au nom de tous les enfants concernés.

“Dans la nuit – rapporte AdnKronos – l’armée de Tel Aviv a frappé le camp de réfugiés d’al-Maghazi, au centre de la bande de Gaza : au moins 51 morts et des dizaines de blessés”. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, plusieurs combattants des Forces de défense israéliennes ont attaqué un bâtiment habité par des familles qui a été détruit. Les bâtiments voisins ont également été endommagés. Au micro de CNN, un médecin, le Dr Khalil Al-Daqran, responsable des soins infirmiers à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, a dénoncé “une frappe aérienne israélienne après laquelle, dit-il, il a vu au moins 33 corps”. L’une des maisons du camp a été touchée. Elle était bondée de résidents”, a décrit le médecin cité par la chaîne, évoquant la présence de nombreuses femmes et enfants parmi les victimes et un bilan qui s’alourdit avec les nouvelles admissions à l’hôpital. Pour aujourd’hui, l’armée israélienne a annoncé une “fenêtre temporelle” entre 10h et 14h pour permettre la circulation des civils en direction du sud sur la route Salah al Din menant à la partie méridionale de la bande de Gaza. Une rencontre entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le président palestinien Mahmoud Abbas est en cours à Ramallah, après l’échec du sommet d’hier entre le chef de la diplomatie américaine et les dirigeants des pays arabes.

Chers frères et sœurs, je continue à penser à la grave situation en Palestine et en Israël, où tant de personnes – le pape a commencé depuis la fenêtre de la troisième loggia du palais apostolique en s’adressant à la foule sur la place Saint-Pierre, parmi lesquelles se distinguait le comité “Stop à la guerre” dirigé par l’ancien maire Gianni Alemanno – ont perdu la vie. Arrêtez, au nom de Dieu : cessez le feu ! J’espère que tous les moyens seront mis en œuvre pour éviter absolument une aggravation du conflit, pour secourir les blessés et pour que l’aide parvienne à la population de Gaza, où la situation humanitaire est extrêmement grave. Les otages doivent être libérés immédiatement. Parmi eux, il y a beaucoup d’enfants, qu’ils retournent dans leurs familles ! Oui, nous pensons
aux enfants, à tous les enfants impliqués dans cette guerre, comme en Ukraine et dans d’autres conflits : c’est leur avenir qui est en train d’être tué. Prions pour avoir la force de dire “ça suffit”.

À Gaza, les morgues ne peuvent plus accueillir le grand nombre de morts, en raison des massacres continus perpétrés par l’occupation contre ses citoyens et de la destruction des maisons des résidents. De plus, le système de santé s’est complètement effondré, les lits de soins intensifs sont pleins et les blessés n’ont pas de place. La panne d’électricité rend inutiles les couveuses pour les nouveau-nés et les réfrigérateurs où sont placées les victimes de l’agression israélienne. Nous sommes confrontés à une terrible catastrophe sanitaire et environnementale.

Le pape s’est ensuite dit “proche du peuple népalais qui souffre à cause d’un tremblement de terre, ainsi que des réfugiés afghans qui ont trouvé refuge au Pakistan mais ne savent plus où aller. Et je prie – a-t-il conclu – également pour les victimes des tempêtes et des inondations, en Italie et dans d’autres pays”.

Sante Cavalleri