La Réforme de François. À la Curie romaine, presque tout change. Publication de la Constitution “Praedicate evangelium” (S. I.)

Le pape François a décidé de célébrer la neuvième année du début de son pontificat en publiant – enfin, mais sans annonces et donc aussi du coup – une puissante réforme de la Curie romaine qui abroge explicitement le “Pastor Bonus”. A partir du 5 juin, date d’entrée en vigueur de la réforme, le premier Dicastère de la Curie romaine ne sera plus la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, comme il l’avait été pendant des siècles, au point d’être appelé ‘Suprême’, mais le Dicastère pour l’Évangélisation, qui sera présidé directement par le Pape et aura “deux Sections: une pour les questions fondamentales de l’évangélisation dans le monde et une pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières dans les territoires de sa compétence”.

Parmi les innovations les plus importantes introduites par la nouvelle Constitution apostolique “Praedicate evangelium”, il y a donc l’unification du département pour l’évangélisation de l’ancienne congrégation pour l’évangélisation des peuples, traditionnellement “Propaganda fide”, aujourd’hui dirigée par le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, et du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, confiés jusqu’à présent à Mgr Rino Fisichella. Les deux chefs de dicastère deviennent tous deux pro-préfets, mais la priorité est donnée à Fisichella, tandis que la préfecture de ce nouveau dicastère est réservée au Pape.La Constitution stipule: “Le Dicastère pour l’évangélisation est présidé directement par le Pontife romain”.

La Doctrine de la Foi absorbera la Commission pour la protection des mineurs, le premier organe créé par François quelques semaines après son élection, lorsqu’il a convoqué le soi-disant C9, le Conseil des cardinaux qui a ensuite contribué de manière décisive à la réforme publiée aujourd’hui. . Dans laquelle demeure centrale la Secrétairerie d’État, déjà qualifiée de “secrétariat pontifical” par Paul VI, qui “assiste étroitement le Pontife romain dans l’exercice de sa mission suprême”. La nouveauté absolue est plutôt l’institution d’un dicastère pour la Charité qui découle de l’aumône apostolique actuelle même si en fait il récupère partiellement l’ancien Concile Pontifical “Cor Unum”, fruit du Concile Vatican II.

Mais “Cor Unum” a plutôt été absorbé – dans le processus de cette réforme – par le Dicastère pour le développement humain intégral, comme le Conseil pour la pastorale des professionnels de la santé, et en tout cas le processus de la nouvelle Constitution apostolique a été très complexe avec un champ continu chèques. En particulier, le Conseil pontifical pour la culture et la Congrégation pour l’éducation catholique sont désormais fusionnés, qui, dans le processus progressif de la réforme, avait cependant perdu la compétence sur les séminaires (auparavant sa mission principale). La Commission pontificale pour l’Amérique latine, en revanche, reste au Dicastère des Évêques, dont la tâche est de « s’occuper de l’étude des questions concernant la vie et le développement des Églises particulières elles-mêmes, au secours des Dicastères concernés en raison de leur compétence et les assistent au conseil et avec des moyens économiques”.

D’autre part, le passage du Bureau du personnel de la Curie au Secrétariat à l’économie (Spe) est sans précédent, tout comme l’indication significative que l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (Apsa) doit agir à travers l’activité instrumentale du Institut des Œuvres de Religion. Dans les 250 articles de la nouvelle Constitution, il est également établi que pour les clercs et religieux servant à la Curie romaine, le mandat est de cinq ans et peut être renouvelé pour une seconde période de cinq ans, après quoi ils retournent dans les diocèses et communautés de référence: ” En règle générale, après cinq ans, les ecclésiastiques et les membres des Instituts de Vie Consacrée et des Sociétés de Vie Apostolique qui ont servi dans les Institutions et Offices Curiaux retournent à la pastorale dans leur Diocèse/Eparchie, ou dans les Instituts ou Sociétés de auquel ils appartiennent. Si les Supérieurs de la Curie romaine le jugent opportun, le service peut être prolongé pour une autre période de cinq ans”.

“Ceux qui servent dans la Curie sont choisis parmi les évêques, les prêtres, les diacres, les membres des instituts de vie sacrée et des sociétés de vie apostolique et laïque qui se distinguent par leur vie spirituelle, leur bonne expérience pastorale, leur sobriété de vie et l’amour des pauvres. , esprit de communion et de service, compétence dans les matières qui leur sont confiées, capacité à discerner les signes des temps. Pour cela, il est nécessaire d’accorder une attention particulière à la sélection et à la formation du personnel, ainsi qu’à l’organisation du travail et à l’épanouissement personnel et professionnel de chacun”, a été établi par le Pape François dans la Constitution Apostolique “Praedicate Evangelium” publiée aujourd’hui. C’est une affirmation révolutionnaire en termes de principes, mais difficile à appliquer en termes de conséquences pratiques. Par exemple, dans un environnement international comme le Vatican, entrer dans le domaine de compétence des départements individuels arrivant de la périphérie de l’Église, comme il se doit, impliquera un travail non négligeable de formation professionnelle, qui sera probablement prenez quelques années pour que le fonctionnaire en question maîtrise le sujet qui lui est confié, mais ce sera le soir tout de suite… dans le sens où il arrivera à la fin de son mandat (5 ans, éventuellement renouvelable) avant même d’avoir complètement réussi. On le voit ces derniers mois avec le parcours mouvementé du procès pour le Palais de Londres, un dossier très compliqué, que le Bureau du promoteur de justice, profondément renouvelé en termes de personnalités professionnelles précises, se révèle incapable de gérer.

Salvatore Izzo