Le groupe Etat islamique a revendiqué le double attentat suicide qui a fait plus de 30 mort et 110 blessés sur un marché fréquenté de la capitale Bagdad ce jeudi 21 janvier. L’Irak avait déclaré la défaite militaire de Daesh dès 2017 (le groupe avait pris le contrôle de Mossoul et de la plus grande partie du nord de l’Irak dès juin 2014), mais des cellules de l’organisation terroriste résistent encore et restent actives, en particulier dans les zones désertiques du pays.
Un kamikaze, suivi d’un second lorsqu’un attroupement s’est formé pour aider les blessés, se sont fait exploser sur un marché au vêtements place Tayyaran (place de l’Aviation). Avant même la revendication des djihadistes, le général Kazem Selman, directeur de la Protection civile irakienne a tout de suite affirmé que “l’attentat rappelle le mode opératoire utilisé par l’Etat islamique” auparavant. Le centre de Bagdad n’avait pas été frappé par des attaques suicides de cette violence depuis juin 2019, et depuis trois ans exactement que cette place n’avait pas été visée.
“Ils ont voulu envoyer un message fort, qui a probablement un lien avec le retrait des soldats américains du pays et avec les perspectives électorales”, a affirmé le Patriarche chaldéen Louis Raphael Sako, alors que des élections législatives anticipées sont pour l’instant prévues pour début juin pour élire un nouveau Parlement, et que les Etats-Unis ont réduit à 2500 hommes leur déploiement militaire sur le territoire irakien.
Une ombre sur le voyage du Pape en Irak
“L’attaque à Bagdad jette aussi une ombre d’inquiétude sur la visite du Pape François en Irak programmée du 5 au 8 mars, très attendue par les communautés chrétiennes locales” écrit l’agence vaticane Fides. Les évêques catholiques d’Irak se sont réunis le 19 janvier dernier au siège du Patriarche chaldéen à Bagdad afin de préparer ce voyage apostolique, le premier depuis la pandémie pour le Souverain pontife.
Le Cardinal Louis Raphael Sako, en vue du prochain “jeûne de Ninive” du 25 au 27 janvier, trois jours de jeûnes et de prières observés traditionnellement par les chaldéens en mémoire de la conversion de Ninive suite à la prédication du Prophète Jonas, a exhorté “à prier pour la fin de la pandémie de coronavirus” et “pour le succès de la visite du Pape François en mars”.
Via le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Vatican, le Pape François a lui-même réagi à ce double attentat meurtrier et fait envoyer un télégramme de condoléances pour les victimes au président irakien Bahram Saleh.
Le Saint-Père se dit “profondément attristé d’apprendre ce qui s’est passé” sur la place Tayaran de Bagdad. “En déplorant cet acte de brutalité insensé, il prie pour les victimes décédées et leurs familles, pour les blessés et pour le personnel d’urgence présent. Confiant que tous continueront à travailler pour vaincre la violence avec fraternité, solidarité et paix, le Pape François invoque sur la nation et son peuple la bénédiction du Très-Haut” a relayé la Salle de presse du Saint-Siège.