Le pape François cherche à consoler les membres des familles des otages israéliens et ceux des victimes palestiniennes à Gaza (S.C.)

“N’oublions pas de persévérer dans la prière pour ceux qui souffrent à cause des guerres dans tant de parties du monde, en particulier pour les chères populations de l’Ukraine martyre, d’Israël et de la Palestine”. Tel est l’appel lancé par le Pape à la fin de l’audience d’aujourd’hui, lors de ses salutations aux fidèles de langue italienne.

Juste avant la rencontre sur la place Saint-Pierre, comme François l’a lui-même raconté, il avait reçu “deux délégations, l’une d’Israéliens qui ont des parents otages à Gaza et l’autre de Palestiniens qui ont des parents emprisonnés en Israël”. “Ils souffrent tellement”, a-t-il fait remarquer. “Et j’ai entendu dire qu’ils souffraient des deux peuples. “Les guerres font cela, mais ici nous sommes allés au-delà des guerres”, a dénoncé le pape : “Ce n’est pas la guerre, c’est le terrorisme”.

“S’il vous plaît, allons de l’avant pour la paix, prions beaucoup pour la paix”, a demandé François aux fidèles. “Que le Seigneur, a prié le souverain pontife, mette sa main là, qu’il nous aide à résoudre les problèmes et à ne pas aller de l’avant avec des passions qui, en fin de compte, tuent tout le monde. Prions pour le peuple palestinien, pour le peuple israélien, pour que la paix vienne”.

Les membres des familles des Palestiniens de Gaza étaient accompagnés par le curé de Gaza, le père argentin Gabriel Romanelli. Après avoir rencontré François, ils ont déclaré aux journalistes qu’un “génocide” était en cours contre leur peuple et que le pape partageait ce point de vue. “Le pape a reconnu que nous vivons un génocide”, a déclaré Shrine Halil, une chrétienne de Bethléem qui était présente lors de la rencontre avec le souverain pontife.

“Nous avons invité François à se rendre à Gaza, il peut arrêter la guerre et apporter la paix au peuple de Palestine. Le cessez-le-feu n’est pas suffisant : ce que nous vivons aujourd’hui est une pause militaire qui maintient le statu quo des hostilités” et le Pape nous a dit que “le terrorisme n’est pas combattu par le terrorisme”.

Quant à l’expression “génocide”, le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a précisé : “Je ne sais pas s’il a utilisé ce mot. Il a utilisé les termes avec lesquels il s’est exprimé lors de l’audience générale et des mots qui, de toute façon, représentent la terrible situation vécue à Gaza”. La précision de M. Bruni a été apportée lors de la conférence de presse. “Nous sommes dix et nous l’avons tous entendu”, ont répondu les Palestiniens présents lors de la rencontre avec François.

“Le pape met tout le monde au même niveau de départ et d’arrivée. Mais le départ, c’est la terreur qui met en œuvre le plan d’extermination des juifs dans le monde entier alors que la guerre est nécessaire pour la défense d’Israël et de son peuple. Elle entraîne des souffrances, mais les victimes doivent être associées aux véritables responsables”, a déclaré à l’ANSA le président de l’Union des communautés juives italiennes, Noemi Di Segni, à propos des propos du pape.

“Il ne peut y avoir d’équivalence entre le Hamas, qui est une organisation terroriste et qui protège les civils, et Israël, qui défend les civils”, a commenté Nadav, l’un des parents des otages israéliens, lors d’une conférence de presse à Rome après la rencontre avec le pape. Un autre parent, Yehuda, a exprimé sa “déception” parce que le souverain pontife “n’a pas mentionné le Hamas et ne l’a pas qualifié d’organisation terroriste. Il n’a pas eu le temps de lui raconter notre histoire”, a-t-il ajouté. Pour un autre membre de la famille, Yair Rotem, la rencontre avec le pape a été “efficace, il nous a écoutés”.

S.C.