Le Pape François réforme la Congrégation pour la Doctrine de la Foi suivant les indications de Mgr. Scicluna

L'archevêque de Malte, Mgr Charles E. Scicluna, secrétaire adjoint de la Congrégation pour la Doctrine de la fois et président du Tribunal de la Cour d'appel.

Motu Proprio du Pape François qui modifie la structure de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui est divisée en sections doctrinales et disciplinaires. Dans la Lettre apostolique du Saint-Père qui institue les deux sections, il est expliqué que “la Section doctrinale, par l’intermédiaire du Bureau doctrinal, traite des questions qui ont une incidence sur la promotion et la protection de la doctrine de la foi et de la morale”.

En outre, il est précisé que “la Section prépare l’examen des documents qui doivent être publiés par d’autres Dicastères de la Curie romaine, ainsi que des écrits et opinions qui semblent problématiques pour la foi droite, en encourageant le dialogue avec leurs auteurs et en proposant des remèdes apte à être faite, selon les règles de l’Agendi ratio in doctrinarum examine “. La Section Disciplinaire “par l’intermédiaire du Bureau Disciplinaire, traite des délits réservés à la Congrégation et traités par elle par la juridiction du Tribunal Apostolique Suprême qui y est établi”.

D’un point de vue canonique, le Saint-Siège a toujours traité la question des abus sexuels du clergé au détriment des mineurs comme une question de foi (et donc pas d’atteinte à la personne), et donc chargé de traiter avec les plaintes l’ancien Saint Office. Au fil des ans, et avec l’émergence de l’ampleur historique de la crise des abus, cependant, la question a subi plusieurs changements. En 2001, alors que le pape Jean-Paul II était préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi alors cardinal Joseph Ratzinger, dix “delicta graviora” étaient définies : quatre contre l’Eucharistie (l’enlèvement ou la conservation à des fins sacrilèges ou la profanation de les espèces consacrées ; l’action liturgique tentée ou simulée du sacrifice eucharistique ; la concélébration interdite du sacrifice eucharistique avec les ministres des communautés ecclésiales, qui n’ont pas la succession apostolique ou ne reconnaissent pas la dignité sacramentelle de l’ordination sacerdotale ; la consécration à des fins sacrilèges de l’un sans l’autre dans la célébration eucharistique, voire les deux en dehors de la célébration eucharistique) ; trois contre le sacrement de Pénitence (l’absolution du complice de péché contre le sixième commandement du Décalogue (“Ne commettez pas d’actes impurs”, éd.); la sollicitation, dans l’acte ou à l’occasion ou sous prétexte de confession, de pécher contre le sixième commandement, si elle vise à pécher avec le confesseur lui-même ; la violation du sceau sacramentel), une contre la morale (le crime contre le sixième commandement du Décalogue commis par un clerc avec un mineur de moins de 18 ans).

En 2010, le pape Benendetto XVI a précisé les “crimes les plus graves” (y compris par exemple la tentative d’ordination sacrée d’une femme) et élargi le spectre des abus sexuels (y compris parmi les victimes des adultes qui ont généralement un usage imparfait de la raison et l’extension de l’infraction à la “possession, à des fins de luxure, de matériel pédopornographique”).

En 2021, le pape François a encore mis à jour les « normes sur les crimes réservés à la Congrégation pour la doctrine de la foi”, harmonisant le code de droit canonique. Un autre chapitre distinct est celui des normes pénales que le Vatican a développées au fil des ans sur les cas de pédophilie, et qui ont récemment conduit le tribunal du Vatican à poursuivre – et finalement à acquitter – deux prêtres accusés d’abus sexuels et de dissimulation. Au sein du dicastère, il y avait déjà quatre offices distincts (doctrinal, disciplinaire, matrimonial et un office, aujourd’hui supprimé, qui s’occupait de la galaxie traditionaliste, la commission pontificale Ecclesia Dei) : il y aura désormais deux sections structurellement distinctes – doctrinale, qui s’occupe aussi matrimoniale et disciplinaire – et chacun avec son propre secrétaire et, comme on pouvait s’y attendre, une plus grande autonomie budgétaire. La Section disciplinaire, “par l’intermédiaire du Bureau disciplinaire, traite des crimes réservés à la Congrégation et traités par elle par la juridiction du Tribunal apostolique suprême qui y est établi”, lit-on dans le “motu proprio”. Il a pour tâche de préparer et d’élaborer les procédures prévues par les normes canoniques afin que la Congrégation, dans ses différentes instances (Préfet, Secrétaire, Promoteur de Justice, Congrès, Session Ordinaire, Collège pour l’examen des recours en matière de delicta graviora), peut favoriser une bonne administration de la justice.

Sante Cavalleri

Sur la photo : l’archevêque de Malte Msgr. Charles E. Scicluna, actuel secrétaire adjoint du CDF. Selon ce qu’on apprend, il a contribué à la réforme du Dicastère sur la base de sa longue activité de promoteur de justice de la Congrégation, qui l’a conduit à démasquer les couvertures complotistes, par exemple sur le cas du fondateur des Légionnaires de Christ Marcial Maciel et sur celui des abus au Chili.