Le Pape François rêve d’une Europe unie et solidaire, comme les Pères fondateurs

“En ce temps où tant d’unité est nécessaire entre nous, entre les nations, prions aujourd’hui pour l’Europe, afin que l’Europe ait cette unité, cette unité fraternelle dont rêvaient les Pères fondateurs de l’Union européenne” a prié le Pape François avant de célébrer la messe à Sainte-Marthe le 22 avril.
La veille, le Saint-Père s’est entretenu longuement au téléphone avec le Président français. Emmanuel Macron a renouvelé son invitation au Pape à venir en France. Un échange de 45 minutes selon les médias italiens, “riche” et lors duquel “il y a eu beaucoup de convergences sur la nécessité d’agir sur la dette des pays les plus pauvres, et d’un soutien à l’Afrique. Le Pape a exprimé son inquiétude et a appelé à soutenir le système sanitaire africain”.
“Transfusion de mémoire”
Tout comme l’Urbi et Orbi de Pâques cette année, il a lancé une nouvelle fois une invitation à la solidarité et à un retour aux racines, aux valeurs fondatrices de l’Europe, s’adressant aux leaders politiques et dénonçant l’égoïsme. À diverses occasions, François a souvent rappelé les racines solidaires (et chrétiennes) de l’Europe.
Lorsqu’il avait reçu le Prix Charlemagne le 6 mai 2016, il s’était adressé aux dirigeants des institutions européennes, leur réaffirmant, avec les mots du survivant des camps nazis Elie Wiesel, que “nous avons besoin en Europe, d’une ‘transfusion de mémoire'”, non seulement pour ne pas commettre les erreurs du passé, mais aussi pour “nous donner accès aux acquis qui ont aidé nos peuples à traverser avec succès les carrefours de l’Histoire qui se présentaient à eux”.
Le rêve des Pères fondateurs
“Le rêve de François pour l’Europe est celui des Pères fondateurs” écrit Alessandro Gisotti, ancien porte-parole du Vatican. Un rêve auquel “revenir”, appelé “solidarité”, d’autant plus nécessaire aujourd’hui “pour actualiser l’idée de l’Europe”. À l’occasion du 60è anniversaire du Traité de Rome, le 24 mars 2017, recevant les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne au Vatican, le Pape avait souligné que “l’Europe retrouve espoir dans la solidarité, qui est aussi l’antidote le plus efficace aux populismes modernes”.
Il avait appelé à “recommencer à penser de façon européenne”. Aujourd’hui, trois ans plus tard, ces paroles “justement en pleine crise, paraissent d’autant plus urgentes, parce que, comme il l’a dit lors de la prière place Saint-Pierre le 27 mars dernier, c’est vraiment le temps de la solidarité pendant lequel ‘personne ne se sauve seul'” a commenté Alessandro Gisotti.
Le Président français était venu rencontrer le Pape le 26 juin 2018. Une rencontre “très chaleureuse” et d’une grande complicité”. “Emmanuel Macron avait été ému” avait affirmé son entourage.