Les nations économiquement plus riches ont une “dette écologique” et devraient donc “tenir leurs promesses de soutien financier et technique aux nations économiquement plus pauvres, qui subissent déjà le poids de la crise climatique”. Le pape François l’écrit dans un passage du message pour la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création (1er septembre) publié aujourd’hui. “On ne peut pas ne pas reconnaître l’existence d’une ‘dette écologique’ des nations économiquement les plus riches, qui ont le plus pollué au cours des deux derniers siècles”, écrit le Pape ; « Cela les oblige à prendre des mesures plus ambitieuses à la COP27 et à la COP15. Cela implique, en plus d’une action déterminée à l’intérieur de leurs frontières, de tenir leurs promesses de soutien financier et technique aux nations économiquement les plus pauvres, qui subissent déjà le poids de la crise climatique. En outre, un soutien financier supplémentaire à la conservation de la biodiversité devrait également être envisagé de toute urgence. Même les pays économiquement les moins riches ont des responsabilités importantes mais « diversifiées » ; les retards des autres ne peuvent jamais justifier son inaction. Nous devons tous agir de manière décisive. Nous atteignons ‘un point de rupture'”.
Selon François, en outre, “l’état de dégradation de notre maison commune mérite la même attention que d’autres défis mondiaux tels que les graves crises sanitaires et les conflits de guerre”. “Nous devons nous repentir et changer les modes de vie et les systèmes nuisibles”, déclare Jorge Mario Bergoglio.
“Dès le début, l’appel évangélique ‘Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est proche !’, vous invitant à une nouvelle relation avec Dieu, implique aussi une autre relation avec les autres et avec la création. L’état dégradé de notre maison commune mérite la même attention que d’autres défis mondiaux tels que les crises sanitaires graves et les conflits de guerre”.
“Vivre la vocation d’être les gardiens de l’œuvre de Dieu – écrit le Pape, citant son encyclique Laudato si’ – est une partie essentielle d’une existence vertueuse, ce n’est pas quelque chose d’optionnel ni même un aspect secondaire de l’expérience chrétienne”.
Dans le texte, François rappelle que du 1er septembre au 4 octobre, fête de saint François d’Assise, l’église célèbre le “temps de la création”, intitulé cette année “Écoutez la voix de la création”, “un moment privilégié pour tous les chrétiens à prier et à prendre soin ensemble de notre maison commune”.
“En ce temps de création”, recommande Bergoglio, « nous prions pour que les sommets COP27 et COP15 puissent unir la famille humaine pour affronter de manière décisive la double crise du climat et la réduction de la biodiversité. En nous souvenant de l’exhortation de saint Paul à se réjouir avec ceux qui se réjouissent et à pleurer avec ceux qui pleurent, pleurons avec le cri amer de la création, écoutons-le et répondons par des faits, afin que nous et les générations futures puissions encore nous réjouir avec le doux chant de vie et d’espoir des créatures”.
Le sommet sur le climat COP27, qui se tiendra en Égypte en novembre 2022, souligne également le Pape, « représente la prochaine occasion de promouvoir tous ensemble la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris. C’est aussi pour cette raison que j’ai récemment ordonné que le Saint-Siège, au nom et pour le compte de l’État de la Cité du Vatican, adhère à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et à l’Accord de Paris, dans l’espoir que l’humanité du XXIe siècle « puisse garder le souvenir d’avoir généreusement assumé ses graves responsabilités”.
Atteindre l’objectif de Paris de limiter la hausse de la température à 1,5 degrés Celsius est quelque peu difficile et nécessite une collaboration responsable entre toutes les nations pour présenter des plans climatiques plus ambitieux, ou contributions déterminées au niveau national, afin de réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre aussi rapidement que possible”.
À son tour, le Sommet sur la biodiversité COP15, qui se tiendra au Canada en décembre, offrira à la bonne volonté des gouvernements une occasion importante d’adopter un nouvel accord multilatéral pour arrêter la destruction des écosystèmes et l’extinction des espèces.
Sante Cavalleri
