“Priez pour la paix, en particulier pour le peuple ukrainien, si éprouvé”. Pape François : “toutes les guerres sont des désastres totaux” (S.C.)

“Ne nous lassons pas de prier pour la paix, de manière particulière pour le peuple ukrainien, si éprouvé. Et ne négligeons pas les autres guerres, malheureusement souvent oubliées, et les nombreux conflits et affrontements qui ensanglantent de nombreux endroits de la Terre, tant il y a de guerres aujourd’hui… Intéressons-nous à ce qui se passe, aidons ceux qui souffrent et prions, parce que la prière est la force douce qui protège et soutient le monde.” C’est ce qu’a dit le pape François lors de l’Angélus, en invitant à ne pas oublier les souffrances causées, en Ukraine et ailleurs, par les armes qui alimentent les conflits.

La guerre en Ukraine montre que “toutes les guerres sont des catastrophes totales, pour les peuples et les familles, pour les enfants et les personnes âgées, pour les personnes obligées de quitter leur pays, pour les villes et les villages, pour la création”, comme ce fut le cas après “la destruction du barrage de Nova Kakhovka”, écrit François aux membres de la Délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, reçus en audience à l’occasion de la célébration des saints Pierre et Paul, le 29 juin dernier. Aux frères du Patriarcat, à qui le discours a été adressé, François a demandé un effort commun pour parvenir à la paix.

“En tant que disciples du Christ, nous ne pouvons pas nous résigner à la guerre, mais nous avons le devoir de travailler ensemble pour la paix. La réalité tragique de cette guerre qui semble ne pas avoir de fin exige de tous un effort créatif commun pour imaginer et réaliser des chemins de paix, vers une paix juste et stable. Certes, la paix n’est pas une réalité que nous pouvons atteindre seuls, mais elle est avant tout un don du Seigneur. Cependant, c’est un don qui exige une attitude correspondante de la part de l’être humain, et en particulier du croyant, qui doit participer à l’œuvre pacificatrice de Dieu”. C’est l’Évangile, a ajouté François, qui montre aux chrétiens que la paix “ne vient pas de la simple absence de guerre, mais qu’elle naît du cœur de l’homme”. Ce qui l’entrave, en effet, c’est finalement la racine du mal que nous portons en nous: la possession, le désir de poursuivre égoïstement ses propres intérêts au niveau personnel, communautaire, national et même religieux. L’amour de Dieu convertit et renouvelle les cœurs, “c’est un amour gratuit”, a expliqué François, et “qui ne se limite pas à son propre groupe”, qui doit être annoncé, tout comme Jésus doit être témoigné au monde.

Dans un message adressé à la rencontre internationale “Science pour la paix” qui s’est tenue à Teramo, dans les Abruzzes, François a exhorté dans le même esprit à “soutenir la construction d’une proximité renouvelée”, appelant les acteurs de la recherche scientifique à cette “responsabilité historique”. Rappelant ce que saint Paul VI recommandait en 1954 : “Aujourd’hui, la charité intellectuelle doit susciter chez la personne le “penser grand”” et soulignant que “seule l’harmonie entre la connaissance et l’amour, entre la foi et la raison, peut répondre aux besoins de l’être humain”.
Dans ce texte, le pape François a rappelé aux nouvelles générations les paroles du pape Montini aux hommes de pensée à la fin du Concile Vatican II : “Continuez à chercher, sans vous lasser, sans jamais désespérer de la vérité”. Car, a conclu François, c’est dans la vérité et la charité que se trouve le chemin de la paix”.

Sante Cavalleri