Saluant les pèlerins de langue française au terme de sa catéchèse, le Pape a évoqué l’assassinat du père Maire, survenu lundi: “j’ai appris avec beaucoup de douleur le meurtre du père Olivier Maire. J’adresse mes condoléances à la communauté religieuse des montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée, ainsi qu’à sa famille et à tous les catholiques de France. Je vous assure de ma compassion et de ma proximité spirituelle. À tous, ma bénédiction!”, a déclaré le Souverain Pontife.
Le Père Olivier Maire, supérieur provincial de la Congrégation des Missionnaires Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée, dans l’ouest de la France, a été tué par Emmanuel Abayisenga, un Rwandais d’origine, souffrant de troubles psychiatriques.
Abayisseng avait été interpellé il y a un an, dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la cathédrale de Nantes et placé sous contrôle judiciaire au sein de la communauté religieuse, avec obligation de domicile et de signature deux fois par mois. Il y a seulement deux mois, le père Maire a contacté les gendarmes, car le suspect voulait quitter la résidence gardée. Et c’est pour cette raison qu’une hospitalisation psychiatrique a été entamée, qui s’est terminée il y a seulement une dizaine de jours.
Les investigations excluent tout motif terroriste possible et confirment l’état “psychologiquement instable” du tueur désormais hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Mais également les polémiques politiques n’ont pas manqué entre l’actuelle administration d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui a accusé le gouvernement: “En France on peut être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé et devenir récidiviste en assassinant un prêtre : c’est l’échec complet de l’Etat et de Gérald Darmanin”, a tweeté le leader du Rassemblement national.
“Quels propos indignes ! Au lieu d’exprimer de la compassion envers les catholiques qui ont accueilli ce meurtrier, Mme Le Pen argumente sans connaître les faits”, a répondu le ministre de l’Intérieur. “Il portait de la générosité et de l’amour pour son prochain jusque dans les traits de son visage. Au nom de la nation, je rends hommage au Père Olivier Maire. Pensées affectueuses aux Montfortains et à tous les catholiques de France”, a écrit le président français sur Twitter, ajoutant que “protéger ceux qui croient est une priorité”.
Le Père Maire – a commenté le président des évêques de France, Monseigneur De Moulins-Beaufort – “a vécu la suite du Christ jusqu’au bout, dans l’accueil inconditionnel de tous”. Les évêques français assurent leurs prières à la famille, aux missionnaires montfortains. L’évêque de Rouen, Dominique Lebrun, se souvient des premiers et derniers mots de la prière que Jésus nous a enseignée : “Notre Père” et “délivre-nous du mal”. Chaque jour, a souligné le prélat, le chrétien récite cette prière et trouve alors l’espérance dans la fraternité que Dieu désire pour tous les hommes. Avec tous les hommes de bonne volonté, “il veut lutter contre toute violence autour de lui et en lui ». Ses armes sont celles de “justice, paix et pardon”. Même l’évêque du diocèse de Luçon, Monseigneur François Jacolin, a rappelé le Père Maire parlant d’une tragédie qui n’a de sens que dans la foi: “si la graine ne meurt pas, elle reste seule, mais si elle meurt, elle porte beaucoup de fruit”.
