Coronavirus : l’épidémie venue de Chine n’est pas une urgence sanitaire mondiale selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé a décrété le 23 janvier que la nouvelle épidémie de coronavirus qui s’est déclarée en Chine et se répand dans d’autres pays n’est pas encore une urgence sanitaire mondiale. “Attention à ne pas faire d’erreurs, a averti le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus, nous sommes face à une urgence locale qui touche la Chine mais qui n’est pas encore devenue une urgence sanitaire globale”, faisant référence au niveau d’alarme PHEI (Public Health Emergency of International Concern), jusqu’à ce jour décrétée seulement cinq fois par l’OMS. L’annonce intervient alors que le virus 2019-nCoV a infecté plus de 800 personnes et fait une vingtaine de morts.Le virus s’est propagé jusqu’à Pékin et à la province méridional de Guangdong, et les premiers cas hors de Chine ont été signalés en Thaïlande, Corée du Sud, Japon, Etats-Unis et Taïwan.

Le mode de transmissibilité du virus est encore flou. Les autorités sanitaires chinoises ont confirmé au moins deux cas de transmission d’homme à homme, à Guangdong: des personnes qui ont attrapé le virus par des membres de leur famille qui avaient voyagé à Wuhan, la ville où l’épidémie s’est déclenchée.

Une équipe de l’OMS sur place

Selon un porte-parole de l’OMS à Manille, les informations analysées jusqu’à maintenant indiquent une transmissibilité limitée et un taux de mortalité inférieur aux 11% du Sras (symptôme respiratoire aigu sévère, de la même famille que le coronavirus, qui avait causé la mort de 774 personnes dans le monde en 2002-2003). Les symptômes semblent pour l’instant moins grave que ceux du Sras : fièvre, toux, difficultés respiratoires et syndrome de stress respiratoire.

Face à cette menace, l’OMS a envoyé une équipe dirigée par Gauden Galea,  le représentant de l’OMS en Chine, pour vérifier la diffusion du coronavirus à Wuhan. Les cinq experts ont visité l’aéroport, un laboratoire de bio-sécurité, une filiale du Centre chinois pour le contrôle des maladies et un hôpital doté de protocoles de sécurité. Ils ont rencontré les agents sanitaires, les inspecteurs de l’épidémiologie et les fonctionnaires de la métropole, dont tous les accès ont été bouclés pour éviter la propagation du virus.

“Essayer de contenir une ville de 11 millions d’habitants est une nouveauté pour la science. Nous n’avons jamais tenté ce genre de mesure de santé publique avant. Il est donc encore tôt pour se prononcer sur son efficacité. Il y a les pour et les contre pour une telle décision, vue les considérables conséquences économiques et sociales. D’un autre côté, c’est une preuve importante d’un engagement fort pour la santé publique”, a estimé Gauden Galea, expliquant qu’il y avait “vraiment un grand nombre” de patients à traiter.