Emploi : les données Eurostat révèlent que les citoyens étrangers sont les plus surqualifiés

Selon les enquêtes d’Eurostat publiées les 26 janvier dernier, dans le monde du travail, les citoyens étrangers employés sont plus susceptibles que les nationaux d’être surqualifiés pour leur emploi. En 2019, le taux de surqualification de l’UE des 27 était de 44 % pour les citoyens non européens et de 33 % pour les citoyens d’autres États membres de l’Union, contre 21 % pour les nationaux.

La plus forte proportion de ressortissants de pays tiers surqualifiés a été enregistrée en Grèce (78 %), suivie de l’Italie (68 %) et de l’Espagne (62 %). Pour les citoyens des autres États membres de l’Union, les plus fortes proportions de travailleurs surqualifiés ont été enregistrées en Italie, en Espagne et à Chypre (50% chacun). Toujours en 2019, dans l’ensemble des États membres de l’UE, la proportion de citoyens nationaux surqualifiés occupant un emploi était la plus élevée en 2019 en Espagne (35%), suivie de la Grèce (32%) et de Chypre (31%). Le Luxembourg a enregistré les taux de surqualification les plus faibles en 2019, quelle que soit la nationalité des travailleurs ; avec 4 % pour les ressortissants surqualifiés, 5 % pour les citoyens d’autres États membres de l’UE et 8 % pour les citoyens non européens.

Les écarts les plus importants entre les taux de surqualification des citoyens non-UE et des citoyens nationaux ont été enregistrés en Italie (49,6 points de pourcentage) et en Grèce (45,3 points de pourcentage). En revanche, l’écart entre ces deux taux était inférieur à 5 points de pourcentage au Luxembourg, en Slovénie et en Irlande. La Lituanie était également le seul État membre où le taux de surqualification des citoyens non-UE était inférieur à celui des nationaux.

Eurostat a observé aussi que les femmes sont généralement plus surqualifiés par rapport aux hommes. Une comparaison des taux de surqualification entre les sexes montre qu’en 2019, les femmes de l’Union européenne étaient plus susceptibles d’être surqualifiées que les hommes, quelle que soit leur nationalité. Les taux de surqualification des femmes parmi les citoyens nationaux étaient supérieurs de 1,6 point de pourcentage à ceux des hommes ; l’écart entre les sexes était plus large pour les citoyens d’autres États membres de l’Union, ainsi que pour les citoyens non européens (respectivement 4,9 et 6,9 points de pourcentage).

En ce qui concerne la comparaison par groupe d’âge à l’intérieur de l’Union, les taux de surqualification des ressortissants et des citoyens d’autres États membres de l’UE étaient généralement plus élevés chez les jeunes (20-34 ans) que chez les personnes plus âgées (35-64 ans), alors que la situation était inversée pour les citoyens non européens. Le taux de surqualification des jeunes ressortissants était supérieur de 5,4 points de pourcentage au taux correspondant pour les ressortissants plus âgés. Pour les citoyens des autres États membres de l’UE, cet écart était plus faible, soit 1,4 point de pourcentage. Au contraire, le taux de surqualification des citoyens non-UE était plus élevé chez les personnes âgées que chez les jeunes, soit une différence de 7,9 points de pourcentage.

Arianna Barile