François : “échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine, tout pour tout”. Et libération des otages avec un cessez-le-feu immédiat à Gaza (S.C.)

Nous ne devons pas céder “àla logique des armes et du réarmement”. Il faut arrêter les “vents de guerre” sur l’Europe et la Méditerranée. C’est ce qu’a demandé le pape François dans son message de Pâques, avant la bénédiction Urbi et Orbi, en lançant un appel à “l’échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine”. Et la “libération des otages et un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza”.

“Chers frères et sœurs, joyeuses Pâques ! Aujourd’hui résonne dans le monde entier l’annonce partie il y a deux mille ans de Jérusalem : “Jésus de Nazareth, le crucifié, est ressuscité!”, a commencé le pape d’une voix un peu rauque en raison d’un rhume dont il n’arrive toujours pas à se débarrasser, au point qu’il a dû renoncer pour la deuxième année à la Via Crucis du Vendredi saint.

Que le Christ ressuscité “ouvre un chemin d’espérance pour les personnes qui, dans d’autres parties du monde, souffrent de la violence, des conflits, de l’insécurité alimentaire, ainsi que des effets du changement climatique. Qu’il réconforte les victimes de toutes les formes de terrorisme. Nous prions pour ceux qui ont perdu la vie et nous implorons le repentir et la conversion des auteurs de ces crimes”.

Le Pape a invoqué le “Ressuscité” pour qu’il “assiste le peuple haïtien, pour que la violence qui lacère et ensanglante le pays cesse au plus vite et qu’il progresse sur le chemin de la démocratie et de la fraternité”. Réconforter les Rohingyas, affligés par une grave crise humanitaire, et ouvrir la voie de la réconciliation au Myanmar, déchiré par des années de conflit interne, afin que toute logique de violence soit définitivement abandonnée. Ouvrir des voies de paix sur le continent africain, en particulier pour les populations éprouvées au Soudan et dans toute la région du Sahel, dans la Corne de l’Afrique, dans la région du Kivu en République démocratique du Congo et dans la province du Cap Delgado au Mozambique, et mettre fin à la situation de sécheresse prolongée qui affecte de vastes zones et provoque la famine et la faim”.

Enfin, que Pâques “éclaire les migrants et ceux qui connaissent des difficultés économiques, en leur offrant réconfort et espérance en ces temps difficiles. Que le Christ guide toutes les personnes de bonne volonté pour qu’elles s’unissent dans la solidarité, afin de relever ensemble les nombreux défis auxquels sont confrontées les familles les plus pauvres dans leur recherche d’une vie meilleure et du bonheur”.

En ce jour où “nous célébrons la vie qui nous est donnée dans la résurrection du Fils, rappelons-nous l’amour infini de Dieu pour chacun de nous : un amour qui dépasse toute limite et toute faiblesse. Pourtant, le précieux don de la vie est si souvent méprisé. Combien d’enfants ne peuvent même pas voir la lumière ? Combien meurent de faim, sont privés de soins essentiels ou sont victimes d’abus et de violences? Combien de vies sont transformées en marchandises par le commerce croissant des êtres humains?

En ce jour où le Christ nous a libérés de l’esclavage de la mort, j’exhorte les responsables politiques à ne ménager aucun effort pour lutter contre le fléau de la traite des êtres humains, en travaillant sans relâche pour démanteler ses réseaux d’exploitation et rendre la liberté à ceux qui en sont victimes”. Que le Seigneur “console leurs familles, en particulier celles qui attendent avec anxiété des nouvelles de leurs proches, en leur assurant réconfort et espérance. Que la lumière de la résurrection éclaire nos esprits et convertisse nos cœurs, en nous faisant prendre conscience de la valeur de chaque personne”.

Sante Cavalleri