“Le don de la paix”. François l’implore “pour les populations qui souffrent de l’horreur de la guerre en Ukraine et en Terre Sainte” (S.C.)

“Une fois de plus, frères et sœurs, je renouvelle mon invitation à prier pour les populations qui souffrent de l’horreur de la guerre en Ukraine et en Terre Sainte, ainsi que dans d’autres parties du monde”. C’est ce qu’a déclaré le pape François à l’issue de l’audience générale sur la place Saint-Pierre. “Prions pour la paix, demandons au Seigneur le don de la paix”, a-t-il ajouté.

“De tous les vices, l’orgueil est la grande reine”, a déclaré le pape dans la catéchèse qu’il a également fait lire aujourd’hui à un collègue de travail en raison des séquelles de la grippe. Dans le texte préparé pour l’audience d’aujourd’hui, le pape a cité la Divine Comédie, rappelant que Dante place l’orgueil dans le tout premier cadre du purgatoire. “Celui qui cède à ce vice est loin de Dieu, et l’éradication de ce mal demande du temps et des efforts, plus que toute autre bataille à laquelle le chrétien est appelé”. L’identité de l’orgueilleux est détaillée : “L’orgueilleux est celui qui se croit beaucoup plus que ce qu’il est en réalité ; celui qui tremble d’être reconnu plus grand que les autres, qui veut toujours voir reconnaître ses propres mérites, et qui méprise les autres en les considérant comme inférieurs”. Le vice de l’orgueil, pour le Pape, est “très proche de celui de la vaine gloire”, mais “si la vaine gloire est une maladie de l’ego humain, elle reste une maladie infantile comparée aux ravages dont l’orgueil est capable”. En analysant les folies de l’homme, les moines de l’Antiquité reconnaissaient un certain ordre dans la succession des maux : on commence par les péchés les plus grossiers, comme la gourmandise, pour arriver aux monstres les plus inquiétants”. “Dans ce mal se trouve le péché radical, la prétention absurde d’être comme Dieu”, analyse le pape : “Le péché de nos premiers parents, raconté dans le livre de la Genèse, est à toutes fins utiles un péché d’orgueil. Le tentateur leur dit : “Quand vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous deviendrez comme Dieu””.

“Il est impossible de lui parler, et encore moins de le corriger, parce qu’après tout, il n’est plus présent à lui-même. Avec lui, il faut simplement être patient, parce qu’un jour son édifice s’effondrera”. Bergoglio cite un proverbe italien – “L’orgueil va à cheval et revient à pied” – et explique comment l’orgueil “ruine les relations humaines” et “empoisonne le sentiment de fraternité qui devrait au contraire unir les hommes”. La liste des symptômes qui révèlent qu’une personne a succombé au vice de l’orgueil est longue : “C’est un mal qui a une apparence physique évidente : l’orgueilleux est hautain, il a le “cou raide”, c’est-à-dire qu’il a un cou raide qui ne plie pas. C’est un homme facile à juger avec mépris : pour un rien, il porte des jugements irrévocables sur les autres, qui lui semblent désespérément ineptes et incapables. Dans son arrogance, il oublie que Jésus, dans les Évangiles, nous a donné très peu de préceptes moraux, mais qu’il a été intransigeant sur l’un d’entre eux : ne jamais juger. On se rend compte qu’on a affaire à un orgueilleux quand, si on lui fait une petite critique constructive, ou une remarque tout à fait anodine, il réagit de manière exagérée, comme si on avait offensé sa majesté : il s’emporte, il crie, il interrompt les relations avec les autres de manière rancunière.

“Profitons de ce Carême pour lutter contre notre orgueil”, invite enfin le pape. “Le salut passe par l’humilité, véritable remède à tout acte d’orgueil. Il est inutile – conclut-il – de voler quelque chose à Dieu, comme l’espèrent les orgueilleux, parce qu’en fin de compte, il veut tout nous donner”.

S.C.