Le pape François a signé un document d’expiration en cas de maladie entraînant une incapacité. Comme l’a fait Paul VI (S.I.)

“Pape François, une question délicate: que se passe-t-il si un pape devient subitement invalide à cause de problèmes de santé ou d’un accident ? Une norme ne conviendrait-elle pas à ces cas ? Le journal espagnol Abc l’a entendu dans une interview exclusive avec le pape François. “J’ai déjà signé ma démission. C’était Tarcisio Bertone, le secrétaire d’État. J’ai signé et lui ai dit: “En cas d’empêchement pour raison médicale ou autre, voici ma démission. Ils ont déjà la lettre. Je ne sais pas à qui le cardinal Bertone l’a donné, mais je le lui ai donné quand il était secrétaire d’État”.

“Même Paul VI a laissé sa démission par écrit en cas d’empêchement permanent”, a rappelé l’interlocuteur au pape. « Exactement, et je pense que Pie XII aussi. C’est la première fois que je le dis”, a déclaré Bergoglio, à qui le journaliste a ordonné : “Voulez-vous que cela soit connu ?” “C’est pourquoi je le dis. Maintenant, quelqu’un demandera à Bertone: “Donnez-moi le morceau de papier!'”, a répondu le Pape en montant à cheval pour ensuite ajouter : “Il l’a probablement dit au cardinal Pietro Parolin, le nouveau secrétaire d’Etat. Do Bertone comme secrétaire d’Etat”.

Inévitablement, le discours contre le Pape et les journalistes d’ABC Juliàn Quiròs et Javierre Martìnez Brocal est déposé sur la démission donnée il y a 10 ans par Benoît XVI. “Je le visite souvent et dans ce bâtiment avec sa garde transparente. Il vit dans la contemplation… Il est de bonne humeur, il est lucide, très vif, il parle lentement mais suit la conversation. J’admire votre intelligence. C’est gros. C’est un saint. C’est un homme d’une grande vie spirituelle”, a déclaré le pape argentin qui a lui-même eu 86 ans et le 13 mars, il passera le pontificat de 10 ans. Mais au-delà de la possibilité d’un empêchement à la démission, il n’y pense pas du tout. Si bien que lorsqu’il est affirmé que l’intention est d’établir une coexistence normale entre le pape régnant et le pape émérite, on comprend que la question ne semble pas urgente: “Non. Je n’y ai pas touché du tout, et l’idée de le faire ne m’est pas venue non plus. Ce sera que le Saint-Esprit ne m’intéresse pas que mon vêtement guérisse ce que je couds”.

Dans l’interview, François a plutôt annoncé qu’il nommerait une femme à la tête “d’un dicastère qui sera vacant dans deux ans”. Rien – a-t-elle expliqué – n’empêche une femme de diriger un département dans lequel un laïc peut être préfet. Même s’il est question de savoir si l’autorité vient de la mission, comme le soutient le cardinal Ouellet, ou du sacrement, comme le soutient Rouco Varela. C’est une bonne discussion entre cardinaux, une question que les théologiens continuent à débattre”.

Enfin, sur les abus dans l’Église, Bergoglio a observé que l’indignation accrue “est un progrès de l’humanité qui est de plus en plus accablée par des problèmes moraux qui ne devraient pas exister comme ça. Devenir plus conscient.” Et le mérite de la prise de conscience est “du courage de Benoît”. “Selon les statistiques, entre 42 et 46 % des abus surviennent dans la famille ou dans le quartier, et sont dissimulés. Nous avons fait la même chose jusqu’à ce que les scandales éclatent à Boston vers 2002. Pourquoi ? Mon explication est la suivante : il n’y a pas assez de force pour y faire face. Attention, je comprends qu’ils ne sachent pas comment s’y prendre, mais je ne le justifie pas. D’abord l’Église les a recouverts, puis elle a eu la grâce d’élargir son regard et de dire non’, jusqu’aux dernières conséquences”.

En effet, Francis a confié aux deux enquêteurs son message au sujet des abus: “il faut une vraie mobilisation” et “la vidéo pornographie avec des mineurs, réalisée en direct”, doit aussi être combattue. Où est-il produit ? Dans quel pays? On ne sait. Qui couvre tout ça ? Sous quelle couverture les groupes qui filment de la pédopornographie continuent-ils d’opérer ? C’est un appel à l’aide”, a conclu le Pape.

S.I.