“Les croyants défendent ensemble la maison commune”. L’appel du Pape pour l’environnement. Et il met en garde contre l’éphémère, la rigidité et l’intégrisme

“Avec les frères et sœurs des différentes confessions chrétiennes, nous prions et travaillons pour la maison commune en ces temps de grave crise planétaire”. C’est l’invitation du Pape aux fidèles réunis dans l’Aula Nervi. « Aujourd’hui – leur a-t-il rappelé – nous célébrons la Journée mondiale de la Garde de la Création. C’est le début du temps de la création, qui aura lieu le 4 octobre, fête de saint François d’Assise”. “Avec l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, nous avons préparé un message qui sera publié dans les prochains jours”, a annoncé le Pape : “Ensemble avec les frères et sœurs des différentes confessions chrétiennes, nous prions et travaillons pour le bien commun chez nous, en ces temps de grave crise planétaire”.

“Mettre les chrétiens dans l’embarras pour qu’ils prennent conscience des enjeux et ne se laissent pas enchanter par la voix des sirènes qui veulent les conduire vers une religiosité fondée uniquement sur l’observance scrupuleuse des préceptes”, a expliqué le Pape dans la catéchèse de l’audience générale, l’intention de la Lettre aux Galates. « Parce que ces nouveaux prédicateurs qui sont arrivés là-bas en Galice – expliqua-t-il à l’improviste – les ont convaincus qu’ils devaient revenir en arrière et aussi suivre les préceptes qui ont été observés et qui nous ont conduits à la perfection avant la venue du Christ, qui nous donne la gratuité du salut”.

“L’émerveillement et la tristesse de l’apôtre sont évidents”, a commenté François. “Non sans amertume, il provoque ces chrétiens à se souvenir de la première annonce qu’il a faite, par laquelle il leur a offert la possibilité d’acquérir une liberté jusque-là inattendue. L’apôtre pose des questions aux Galates, dans le but d’ébranler leurs consciences. C’est pourquoi il est si fort”. “Ce sont des questions rhétoriques, car les Galates savent très bien que leur arrivée à la foi au Christ est le fruit de la grâce reçue avec la prédication de l’Évangile”, a-t-il précisé.

Tout cela, observe le Pontife, “les conduit au commencement de la vocation chrétienne. La parole qu’ils avaient entendue de Paul portait sur l’amour de Dieu, pleinement manifesté en Jésus ” mort et résurrection. Paul ne pouvait trouver d’expression plus convaincante que celle qu’il leur avait sans doute répétée plusieurs fois dans sa prédication : “Je ne vis plus, mais Christ vit en moi. Et cette vie, que je vis dans le corps, je la vis dans la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré pour moi. Paul ne voulait rien savoir d’autre que Christ crucifié. Les Galates doivent se tourner vers cet événement, sans se laisser distraire par d’autres annonces”.

En effet, “l’éphémère frappe souvent à la porte de nos jours, mais c’est une triste illusion, qui nous fait tomber dans la superficialité et nous empêche de discerner ce qui vaut vraiment la peine d’être vécu”. Le Pape en est convaincu qui, dans la catéchèse de l’audience d’aujourd’hui, prononcée dans la salle Paul VI et consacrée à la Lettre aux Galates, a expliqué d’emblée que « la sainteté vient de l’Esprit Saint et est la gratuité de la rédemption de Jésus : c’est justifie “.

Selon le Pape, c’est précisément l’éphémère “qui nous empêche de discerner ce qui vaut vraiment la peine d’être vécu. Cependant, nous maintenons la certitude que, même lorsque nous sommes tentés de nous éloigner, Dieu continue toujours à accorder ses dons” sont du chlore qu'”ils risquent de perdre la foi au Christ qu’ils ont accueillie avec tant d’enthousiasme” car “ils ne se rendent pas compte que le danger est celui de perdre le précieux trésor, la beauté de la nouveauté du Christ”.

C’est une tentation récurrente pour les chrétiens qui – précise-t-il à l’improviste – « n’est pas une nouveauté, c’est ce que disait saint Paul dans un conflit très grave avec les Galates. C’est aussi la parole de Dieu, car elle entre dans la Bible. Ce ne sont pas des choses que quelqu’un invente, c’est quelque chose qui s’est passé à ce moment-là et qui peut se répéter. C’est une catéchèse sur la parole de Dieu exprimée dans la lettre de saint Paul Apôtre aux Galates”. Dans la deuxième partie de la Lettre, précise François, Paul met en garde les Galates contre le risque de “tomber dans le formalisme – qui est une tentation qui nous conduit à l’hypocrisie – et de nier la dignité nouvelle qu’ils ont reçue, la dignité des croyants en Christ”. “Les termes avec lesquels l’apôtre s’adresse aux Galates ne sont pas des termes de courtoisie”, a poursuivi François. “Dans les autres Lettres, il est facile de trouver l’expression ‘frères’ ou ‘bien-aimé’, pas ici, car il est en colère. Il dit d’une manière générique Galates » et les appelle deux fois “fous”, ce qui n’est pas un terme de courtoisie. Ils ne le font pas parce qu’ils ne sont pas intelligents, mais parce qu’ils risquent, presque sans s’en rendre compte, de perdre la foi au Christ qu’ils ont accueillie avec tant d’enthousiasme. Ils sont insensés parce qu’ils ne se rendent pas compte que le danger est celui de perdre le précieux trésor, la beauté de la nouveauté du Christ”.

“Attention face aux rigidités qu’ils nous proposent, car derrière la rigidité il y a quelque chose de mauvais, il n’y a pas d’esprit de Dieu”, a alors admonesté François, rappelant, à l’improviste, que “toujours dans l’histoire, encore aujourd’hui , des choses qui ressemblent à ce qui est arrivé aux Galates. Même aujourd’hui ils viennent nous profaner les oreilles, il y a quelqu’un qui dit que non, la sainteté est dans ces préceptes, dans ces choses, ‘tu dois faire ceci’, et ils mettent devant nous une religiosité rigide, qui enlève cette liberté du Esprit qui nous donne la rédemption du Christ”.

“La Lettre aux Galates nous aidera à ne pas écouter ces propositions quelque peu fondamentalistes qui nous ramènent à notre vocation spirituelle”, a assuré François : “C’est ce que l’Apôtre réitère aux Galates, rappelant que le Père ‘donne abondamment l’Esprit et fait des miracles au milieu de vous.’ Parlez au présent – ‘donnez’, ‘travaillez’ – pas au passé. Car, malgré toutes les difficultés que nous pouvons poser à son action, Dieu ne nous abandonne pas mais reste avec nous avec son amour miséricordieux” . “Dieu est toujours près de nous avec sa bonté », a conclu le Pape encore à l’improviste : “Il est comme ce père qui montait tous les jours sur la terrasse pour voir si son fils reviendrait. L’amour du Père ne nous quitte pas”. “Nous demandons la sagesse d’être toujours conscients de cette réalité”, l’invitation finale, avec celle de ne pas suivre “une vie d’ascèse artificielle. L’ascèse est nécessaire, mais l’ascèse est sage, pas artificielle”.