Pour le mois de décembre, le Pape prie pour la protection des enfants qui souffrent

“Chaque enfant mis de côté, maltraité, abandonné, pas scolarisé, pas soigné, est un cri qui monte vers Dieu” a affirmé le Pape François dans la vidéo d’intention de prière pour le mois de décembre. “Le Christ, venu dans notre monde en enfant innocent, est en chacun d’eux. C’est le Christ qui nous regarde à travers chacun de ces enfants”.

“Prions pour que chaque pays décide de prendre des mesures nécessaires pour faire de l’avenir de ces enfants une priorité, a-t-il ajouté, surtout l’avenir des enfants qui souffrent aujourd’hui”.

Des millions d’enfants en danger

Dans un récent rapport, Save the Children, a photographié la dramatique situation mondiale des enfants contraints à vivre dans la pauvreté. Dans le monde, plus de 570 millions vivent dans des familles pauvres, et 950 millions dans des situations à risque. Par ailleurs, on décompte 750 millions d’enfants victimes de privations.

Contrairement aux croyances, le problème ne concerne pas que les pays en voie de développement. Au contraire, 73% de la population pauvre réside dans des pays à revenus moyens.

La faute aux inégalités

La pauvreté matérielle, évidemment, mène à de multiples conséquences : une alimentation pauvre qui provoque des problèmes de croissance et de santé, une scolarité absente ou en pointillée, une expansion du travail des mineurs, un fléau qui se répand toujours plus. Selon les dernières estimations, plus de 26 millions de mineurs sont en danger de pauvreté ou d’exclusion sociale sur tout le territoire européen: un adolescent sur cinq souffre de “pauvreté éducative”, c’est à dire qu’il ne reçoit aucune instruction adaptée.

C’est ce qui ressort justement de récents rapports d’organisations humanitaires. Leurs auteurs mettent en évidence qu’aujourd’hui en Europe, les mineurs courent des risques encore plus élevés de tomber dans la pauvreté, que des adultes. Dans les pays de l’Union européenne examinés,  en plus de l’Islande et la Norvège, 28% des enfants risquent la pauvreté absolue et l’exclusion sociale, contre 24% des adultes.

Les inégalités sont à l’origine de ce phénomène. Dix pour cent des familles les plus riches en Europe aujourd’hui, gagnent 31% des revenus totaux et possède plus de la moitié de la richesse totale de l’UE. L’écart entre pauvres et riches s’élargit toujours plus, démontrent les auteurs de ces rapports.

La situation italienne

En Italie, les mineurs en pauvreté absolue sont plus souvent des garçons : 646 000 garçons pour 562 000 filles. Un tiers a moins de 6 ans, et près de la moitié vivent dans le nord de la Péninsule. Ces dernières années, la situation s’est empirée pour les plus petits : en 2017, 242 000 enfants de moins de 3 ans étaient en état de pauvreté absolue, soit 12,4% d’entre eux, alors qu’en 2016, ils était moins de 9%.

Un constat déconcertant qui dévoile que les enfants vivent dans des conditions de souffrances inacceptables, avec un impact sur la santé, l’éducation, l’alimentation et l’avenir professionnel.

Mais, Ivano Abbruzzi, président de la Fondation italienne L’Arbre de La Vie, souligne, positif, que “ces dernières années la pauvreté est revenue au centre du débat politique, après des années d’absence d’attention aux mineurs. Ne pas agir aujourd’hui fait peser une lourde hypothèque sur l’avenir d’une génération entière”. La pauvreté revient dans le débat mais les politiques concrètes pour la combattre semblent apparemment encore très lointaines.