Cardinal Becciu: “Peinturé de façon difforme, balafré comme un homme et un prêtre. Je suis innocent et je ne me lasse pas de le répéter”

“Je suis attristé par les propos du promoteur de la justice. Ma reconstruction documentée et ponctuelle des faits au tribunal a montré que j’ai toujours travaillé pour le bien de l’Église et que j’ai passé ma vie pour elle”. C’est ce qu’a déclaré le cardinal Giovanni Angelo Becciu, à propos du procès dans lequel il est impliqué, qui revient sur les accusations non étayées par des preuves sur lesquelles repose l’acte d’accusation d’Alessandro Diddi.
“Je suis innocent et je ne me lasserai pas de le répéter ! Je suis innocent non seulement parce que je n’ai jamais volé un centime et que je ne me suis jamais enrichi, ni moi ni les membres de ma famille. Les vérifications approfondies des enquêteurs sur nos comptes bancaires l’ont prouvé ! J’espère que toutes ces souffrances prendront bientôt fin”, a poursuivi M. Becciu.

“Ce sont là quelques-unes des raisons pour lesquelles je maintiens ma confiance dans le jugement impartial de la Cour, qu’il s’agisse des événements entourant le Palais de Londres ou des raisons humanitaires qui ont conduit à toutes les tentatives possibles pour sauver la vie d’une religieuse missionnaire ou, encore, du soutien légitime aux initiatives caritatives du diocèse d’Ozieri, qui a le seul tort d’être lié à mes origines, et d’une coopérative qui travaille avec Caritas présidée par une personne qui a le seul tort d’être l’un de mes frères”, a expliqué le cardinal.
“Ce qui m’a le plus blessé, a confié le cardinal sarde, c’est que le promoteur de justice n’a pas apporté la moindre preuve à l’appui de ses accusations, mais qu’il m’a décrit d’une manière absolument déformante, finissant par défigurer ma figure d’homme et de prêtre.
“Je rejette avec indignation et dégoût les phrases insinuantes et offensantes sur ma vie de prêtre et de serviteur du Pape ! Un homme qui se vante de travailler au nom du pape ne peut tomber dans une telle bassesse ! C’est une page douloureuse non seulement pour moi et ma famille, injustement impliqués, mais pour l’Église elle-même : trahies sont les intentions avec lesquelles ces procédures ont été initiées et la façon dont les Canons sacrés définissent le rôle du promoteur de la justice, c’est-à-dire de rechercher effectivement la vérité et la justice, se réjouissant même lorsque des preuves de l’innocence de l’accusé sont trouvées”, a observé Becciu.
Je suis désolé”, précise Becciu, “de devoir dire cela, mais ce n’est pas arrivé ! Je ne sais vraiment pas comment il a été possible d’essayer d’étouffer les premières accusations de culpabilité après tout ce que le procès a montré”.

L’amertume du cardinal s’explique par les mots très durs et inappropriés (puisque l’instruction du procès a exclu tout fondement aux accusations) avec lesquels le procureur Alessandro Diddi a parlé de lui aujourd’hui, allant même jusqu’à dire : “Becciu nous a remplis d’un sentiment d’impuissance : “Becciu nous a rempli de faux documents, en faisant obstruction à l’enquête de toutes les façons, c’est la “façon d’agir” de l’ancien Substitut aux Affaires Générales, qui par ses actions a causé des pertes au Secrétariat d’Etat de l’ordre de 130 à 180 millions d’euros, dont 55 peuvent être attribués au seul investissement de l’immeuble de Sloane Avenue”. Diddi a également évoqué le délit de subornation de témoins au détriment de Mgr Alberto Perlasca (le soi-disant super-témoin qui s’est avéré téléguidé par Mmes Ciferri et Chaouqui, ndlr), en parlant ensuite de l’argent dilapidé par Cecilia Marogna et des “faveurs” dispersées en Sardaigne.
“Aujourd’hui encore, affirment les avocats Maria Concetta Marzo et Fabio Viglione, défenseurs du cardinal Becciu, nous assistons à une succession de suggestions qui n’ont rien à voir avec la recherche de la vérité et l’équilibre des preuves, des théories très éloignées de la réalité des faits et de ce qui a été démontré. Nous sommes certains que le ton, les manières et le langage de ce promoteur de la justice ne sont pas partagés par le Saint-Siège, que les expressions répugnantes utilisées par le professeur Diddi ne peuvent être approuvées par le pape François et son éminence le cardinal d’État Pietro Parolin. Le cardinal est innocent, nous l’avons prouvé et ce n’est pas en haussant le ton et en utilisant des épithètes offensantes que l’on peut changer la réalité. Nous ne nous laisserons pas effrayer par les cris et la véhémence exprimés dans la salle d’audience et nous continuerons à proclamer son innocence, rendue évidente pour tous par l’audience préliminaire”.
“Le promoteur de la justice, affirment les avocats, persévère dans sa tentative de fabriquer un récit médiatique fort mais concrètement dépourvu de toute logique et, surtout, de preuves, dans lequel il confond continuellement les plans entre le droit pénal et le droit canonique.
“Le représentant de l’accusation, dénoncent finalement les deux avocats de Becciu, ne semble pas se soucier du tout du fait que, également par l’intermédiaire de Mme Marogna, le cardinal a agi pour libérer une religieuse enlevée, et donc pour sauver une vie humaine. Une opération sur mandat direct du Pape”.

S.C.