Le cri du pape pour le retour de la paix entre l’Ukraine et la Russie (Sante Cavalleri)

Une invocation pour arrêter la guerre a été le moment le plus intense du message de Pâques du pape François, prononcé avant la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi introduite par le cardinal protodiacre James Harwey. «Aidez le bien-aimé peuple ukrainien – a prié François – dans son cheminement vers la paix et répandez la lumière pascale sur le peuple russe. Réconfortez les blessés et ceux qui ont perdu des êtres chers à cause de la guerre et assurez-vous que les prisonniers peuvent retourner en toute sécurité dans leurs familles».

Ouvrez le cœur de toute la communauté internationale pour mettre fin à cette guerre et à tous les conflits qui ensanglantent le monde, à commencer par la Syrie qui attend toujours la paix. Soutenez les personnes touchées par le violent tremblement de terre en Turquie et en Syrie même. Nous prions pour ceux qui ont perdu leur famille et leurs amis et qui sont laissés sans abri: puissent-ils recevoir la consolation de Dieu et l’aide de la famille des nations.

Toujours dans la région, François a remis le Liban, plongé dans un marasme économique et politique sur le devant de l’actualité, «aide, Seigneur, le Liban qui est encore en recherche de stabilité et d’unité, afin qu’il surmonte les divisions et que tous les citoyens travaillent ensemble pour le bien commun du pays.» Depuis octobre 2022 et l’expiration du mandat de Michel Aoun, les députés libanais ne réussissent pas à se mettre d’accord sur le nom du prochain de chef l’Etat, alors que l’inflation était de 121% l’année dernière, rendant le quotidien de nombreux Libanais extrêmement précaire.

L’évêque de Rome a également eu un mot pour le peuple tunisien, en particulier les jeunes, les exhortant à ne pas perdre l’espérance et à construire un avenir de paix et de fraternité. Ces dernières années, face à la tournure autoritaire que prend le régime et les difficultés économiques du pays, de plus en plus de jeunes tunisiens font le choix d’une migration vers l’Europe, souvent au péril de leur vie.

Continuant son message, comme à son habitude, François a amené les pèlerins en Haïti, «qui souffre depuis plusieurs années d’une grave crise socio-politique et humanitaire», demandant là encore, la solidarité de la communauté internationale.

«Soutiens, Seigneur, les communautés chrétiennes qui célèbrent aujourd’hui Pâques dans des circonstances particulières, comme au Nicaragua et en Érythrée», a-t-il continué, «souviens-toi de tous ceux qui sont empêchés de professer librement et publiquement leur foi». En effet, ces derniers mois au Nicaragua, de nombreuses ONG dénoncent les restrictions de plus en plus importantes sur la liberté religieuse, preuve en est, la condamnation de Mgr Rolando Alvarez, l’évêque de Matagalpa, à 26 ans de prison, prononcée en février.

Enfin, François a imploré du réconfort pour les victimes du terrorisme international, au Burkina Faso, au Mali, au Mozambique et au Nigeria.

Après avoir eu un mot pour la Birmanie et pour la minorité Rohingyas, François a consacré la dernière partie de son message aux «réfugiés, déportés, prisonniers politiques et migrants, en particulier les plus vulnérables, ainsi que tous ceux qui souffrent de la faim, de la pauvreté et des effets néfastes du trafic de drogue, de la traite des personnes et de toute forme d’esclavage».

Enfin, l’évêque de Rome a demandé au Seigneur d’inspirer «les responsables des nations pour qu’aucun homme ou femme ne soit discriminé et piétiné dans sa dignité ; pour que, dans le plein respect des droits humains et de la démocratie, l’on guérisse ces plaies sociales, que l’on cherche toujours et seulement le bien commun des citoyens, que la sécurité et les conditions nécessaires au dialogue et à la coexistence pacifique soient assurées.»

En conclusion de ce message Urbi et Orbi, une ultime invitation lancée par le Souverain pontife à une place Saint-Pierre fleurie et remplie de 100 000 pèlerins, «Frères, sœurs, retrouvons, nous aussi, le goût du chemin, accélérons le rythme de l’espérance, goûtons par avance à la beauté du Ciel!».

Sante Cavalleri