“Le procès a prouvé l’innocence totale du cardinal Becciu”. La défense demande l’acquittement total (S.C.)

“En tant que défense, nous demandons l’acquittement du cardinal avec la formule la plus large, afin de rendre justice et de restituer au cardinal la dignité qui lui a été enlevée ces dernières années”. C’est par ces mots que l’avocate Maria Concetta Marzo, au nom également de son confrère Fabio Viglione, a formulé les conclusions de la défense du Card. Giovanni Angelo Becciu dans le procès qui s’achève au Vatican sur la gestion des fonds de la Secrétairerie d’Etat et la vente du London Palace. “Le procès a prouvé la totale innocence du cardinal Becciu”, a soutenu l’avocat. L’avocat Marzo a rappelé “les souffrances bien connues causées par le promoteur de la justice au cardinal, à la fois en tant que prêtre et en tant qu’homme”. “Il a été porté atteinte à sa dignité, mais le respect que les gens ont pour lui n’a pas été affecté. En tout état de cause, toutes les allégations contre le cardinal ont été démenties au cours du procès et aucune d’entre elles n’a été prouvée”.

La défense du cardinal Becciu était déjà intervenue lors de l’audience du 22 novembre, et aujourd’hui l’avocat Viglione a souligné les “contradictions évidentes” dans les accusations et les “préjugés contre Card. Becciu, sur des faits, des documents, des accusations spécifiques contre lesquels son implication est totalement injustifiée, à la lumière des faits que nous avons reconstruits”.

Et il a défini comme “manquant totalement de lucidité et de bon sens le fait de prétendre qu’il aurait dû enfreindre la loi pour permettre à des inconnus de profiter dans le dos du Secrétariat d’Etat”. Tout cela “ne peut avoir d’autre sens que la reconstruction obtuse au détriment du député de l’époque”. Mais “il est impossible”, poursuit-il, “de continuer à soutenir la responsabilité du Card. Becciu dans les événements en question. Il y a contre lui un préjugé accusateur, qui est l’enfant d’un théorème”. Et aussi, selon Viglione, “la suppression de tout ce qui ne rentre pas dans le théorème, comme le contenu des consultations”.

Viglione a affirmé que “nous sommes au-delà de la preuve de l’innocence : nous avons prouvé ici la genèse du comment dans une enquête sur un investissement, Card. Becciu”. Et cette “genèse” se trouve dans le “mémorial” de Mgr Alberto Perlasca, un document dont les suggestions, le conditionnement et, par conséquent, le manque de crédibilité sont apparus au cours du procès. C’est là que se trouvent les racines polluées, observe Viglione, de ce qui a conduit à l’inculpation de Becciu. Et les reconstitutions n’avaient qu’un seul objectif : atteindre le cardinal. Depuis lors, le théorème a signifié que tout ce qu’il faisait et qui tournait autour de lui était considéré comme illicite”.

Viglione a rappelé la confirmation des thèses de la défense sur l’opération humanitaire dans laquelle Cecilia Marogna était impliquée (avec la déposition du nouveau substitut de la Secrétairerie d’État, l’archevêque Edgar Pena Parra), sur la prétendue subornation du témoin Perlasca (avec la déposition de l’évêque de Côme Oscar Cantoni).

Enfin, en ce qui concerne les allégations relatives à l’argent envoyé au diocèse d’Ozieri, par l’intermédiaire de la Coopérative Spes dirigée par Antonino, le frère de Becciu, il a été démontré que tout cela concernait Caritas, que le premier versement de 100 000 euros avait été demandé par l’évêque Corrado Melis et que les 25 000 suivants avaient été utilisés pour remettre en état la boulangerie Spes après un incendie. “Cette structure, qu’on le veuille ou non, fournit encore aujourd’hui du travail à des dizaines de personnes. Et en tout cas, rien n’a jamais profité à Antonino Becciu”.

Lors de l’audience d’aujourd’hui, la 83e du procès, l’avocat Massimo Bassi, qui défend le fonctionnaire de l’Office administratif Fabrizio Tirabassi, a également demandé l’acquittement total de tous les crimes.

Le 26 juillet, le procureur Alessandro Diddi (qui, en trois ans et demi de procédure, est apparu comme un véritable persécuteur du cardinal) avait demandé sept ans et trois mois de prison pour Becciu. En revanche, il avait demandé treize ans et trois mois pour Tirabassi, dont l’avocat Bassi a réfuté aujourd’hui toutes les accusations, parlant d’une “colossale illusion d’optique”, de l’absence de malice dans toutes les accusations (détournement de fonds, corruption, fraude, extorsion, abus de pouvoir, blanchiment d’argent et blanchiment personnel) et renvoyant l’accusé au rôle de subordonné de Mgr Perlasca, dans un rôle non décisionnel.

La semaine prochaine, il y aura deux audiences pour les réponses des parties – le lundi 11 décembre pour l’accusation et les parties civiles, le mardi 12 décembre pour la défense – et le samedi 16, le verdict sera rendu.

Sante Cavalleri