Rencontres méditerranéennes à Marseille. François: “construire sur la fraternité, en mettant en avant la dignité humaine et les personnes les plus démunies” (S.C.)

“Construire sur la fraternité, en mettant en avant la dignité humaine”. C’est-à-dire le contraire des rejets (qui équivalent souvent à des condamnations à mort) et des camps de “détention” qui seront approuvés demain par le Conseil des ministres. En quelques lignes, lors de l’Angélus, le pape François a répondu aux propositions musclées de Giorgia Meloni et Ursula Von der Leyen qui venaient de tenir leur conférence de presse à Lampedusa : ce qu’il faut, a expliqué le souverain pontife, c’est “une attention particulière au phénomène migratoire. Il s’agit d’un défi qui n’est pas facile, comme nous le voyons aussi dans les chroniques de ces jours-ci, mais qui doit être affronté ensemble, car il est essentiel pour l’avenir de tous, qui ne sera prospère que s’il est construit sur la fraternité, en mettant au premier plan la dignité humaine, les personnes concrètes, en particulier les plus démunies”.

“Vendredi, a annoncé le pape aux 20 000 fidèles présents à la prière mariale sur la place Saint-Pierre, je me rendrai à Marseille pour participer à la conclusion des Rencontres méditerranéennes, une belle initiative qui parcourt les grandes villes de la Méditerranée, réunissant des responsables ecclésiaux et civils pour promouvoir des chemins de paix, de collaboration et d’intégration autour de la mare nostrum. Le Pape a demandé aux personnes présentes d'”accompagner ce voyage par la prière, je voudrais remercier les autorités. Je salue d’ores et déjà tous les habitants, en me réjouissant de rencontrer tant de chers frères et sœurs”. D’ores et déjà, je salue tous les habitants, me réjouissant de rencontrer tant de frères et sœurs très chers”.

François est revenu pour invoquer des prières enfin “de prier pour le peuple ukrainien martyrisé et pour la paix dans toutes les terres ensanglantées par la guerre”.

Dans la catéchèse qui a précédé l’Angélus, il a expliqué – avec des mots qui semblent également pertinents dans le contexte de la guerre en Ukraine – le dialogue entre Jésus et Pierre qui demande : “Seigneur, combien de fois dois-je pardonner à mon frère, s’il a péché contre moi ? Jusqu’à sept fois ?” “Sept, dans la Bible, est un nombre qui indique l’exhaustivité, et Pierre est donc très généreux dans les hypothèses de sa question. Mais Jésus va plus loin et lui répond : ‘Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois’. Il lui dit que lorsque vous pardonnez, vous ne calculez pas, qu’il est bon de pardonner tout et toujours ! Comme Dieu le fait avec nous, et comme sont appelés à le faire ceux qui administrent le pardon de Dieu : “pardonner toujours”.

Selon le Souverain Pontife, “c’est le cœur de Dieu : toujours pardonner parce que Dieu est compatissant. “Le message de Jésus, a commenté François, est clair : Dieu pardonne de manière incalculable, au-delà de toute mesure. En dehors du pardon, il n’y a pas d’espérance ; en dehors du pardon, il n’y a pas de paix.

Sante Cavalleri