Urbi et Orbi : pour Noël le Pape dénonce les injustices dont sont victimes les migrants

Dans son message de Noël pour la Bénédiction Urbi et Orbi ce 25 décembre depuis la loggia de la Basilique Saint-Pierre, le Pape François s’est tourné vers “les esclaves d’aujourd’hui”, pour leur dire que la Parole de Dieu les “appelle à sortir des prisons”. Il a évoqué les victimes de conflits au Moyen-Orient, ou en Afrique, des tensions en Amérique latine, des chrétiens persécutés, des religieux kidnappés.

Il a surtout parlé des migrants. Ils sont “victimes de l’injustice qui les contraint à traverser les mers et les déserts transformés en cimetières”, dénonce le Pape, et à “subir des tortures, des abus de tous types dans des camps de détention”, face “à des murs d’indifférence”. La Parole qui a guidé les juifs du chemin de l’esclavage à la liberté, continue a appelé les esclaves de tous temps à “sortir de leurs prisons” a affirmé le Saint-Père avec, à ses côtés, le cardinal Renato Raffaele Martino, Président émérite du Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix et de celui pour la Pastorale des Migrants, et Konrad Krajewski, l’Aumônier du Pape.

Syrie, Liban, Irak, Yémen et Terre Sainte

Il y a des ténèbres dans les conflits économiques, géopolitiques et écologiques, mais plus grande est la lumière du Christ. Que le Christ soit lumière pour les nombreux enfants qui subissent la guerre et les conflits au Moyen Orient et dans divers Pays du monde” a affirmé le Pape évoquant aussi les situations en Syrie, au Liban, en Irak, au Yémen et en Terre Sainte : Que l’Enfant Jésus “soit le réconfort du bien-aimé peuple syrien qui ne voit pas encore la fin des hostilités qui ont déchiré le Pays en cette décennie. Qu’Il secoue les consciences des hommes de bonne volonté”.

“Qu’Il soit un soutien pour le peuple libanais, afin qu’il puisse sortir de la crise actuelle et redécouvre sa vocation d’être un messager de liberté et d’harmonieuse coexistence pour tous. Que le Seigneur Jésus soit lumière pour la Terre Sainte où Il est né, le Sauveur de l’homme, et où continue l’attente de nombreuses personnes qui, bien qu’étant fatigués mais sans se décourager, attendent des jours de paix, de sécurité et de prospérité. Qu’Il soit la consolation pour l’Iraq, traversé par des tensions sociales, et pour le Yémen, éprouvé par une grave crise humanitaire”.

Amérique latine, Afrique, Ukraine

François a aussi eu une pensée “pour tout le Continent américain, où plusieurs Nations traversent une période d’agitations sociales et politiques”. Le pontife argentin a notamment évoqué le Venezuela et “son cher peuple vénézuélien, longuement éprouvé par des tensions politiques et sociales”. En Europe, le Pape évoque le conflit en Ukraine, une “chère Ukraine, qui aspire à des solutions concrètes pour une paix durable”.

Le Saint-Père en vient alors à l’Afrique “où persistent des situations sociales et politiques qui contraignent souvent les personnes à émigrer, en les privant d’une maison et d’une famille”. Il a appelé à ce que le Christ apporte la paix en RDC, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria, et pour “le réconfort de tous ceux qui souffrent à cause des violences, des calamités naturelles ou des urgences sanitaires. Qu’Il soit le réconfort pour tous ceux qui sont persécutés à cause de leur foi religieuse, spécialement les missionnaires et les fidèles kidnappés, et pour tous ceux qui tombent victimes des attaques de la part des groupes extrémistes”.

Les injustices subies par les migrants

Mais la pensée la plus forte du Pape va aux migrants qui, “à cause de ces différentes injustices et d’autres, doivent émigrer dans l’espérance d’une vie sûre. C’est l’injustice qui les oblige à traverser des déserts et des mers, transformés en cimetières. C’est l’injustice qui les contraint à subir des abus innommables, l’esclavage de toutes sortes et des tortures dans des camps de détention inhumains. C’est l’injustice qui les refoule des lieux où ils pourraient avoir l’espérance d’une vie digne et leur fait trouver des murs d’indifférence” a dénoncé François.

Face à tout cela, a conclu le Pape, Que l’Emmanuel soit lumière pour toute l’humanité blessée. Qu’il assouplisse notre cœur souvent endurci et égoïste et qu’Il fasse de nous des instruments de son amour”. À commencer de ce côté de la mer.