Draghi et Macron à Marseille. Large convergence sur le thème de l’accueil des migrants et sur le G20 dédié à l’Afghanistan

“Ce soir, je verrai Macron à Marseille. Nous parlerons essentiellement de l’Afghanistan mais aussi de l’Europe, des relations bilatérales, de la Libye. Ce sera une conversation complète, tous azimuts”. Hier soir, quelques heures après cette annonce, le Premier ministre Draghi a été accueilli par le chef de l’État français, Emmanuel Macron avec une chaleureuse accolade, et ils ont parcouru la route qui longe la mer alors que le soleil se couchait, puis ils sont entrés dans le restaurant. “Le petit Nice”.

“Nous sommes ici pour parler de l’Afghanistan – a dit Macron – puis nous devons parler du prochain Conseil de l’UE et préparer la présidence française. Nous aborderons les questions bilatérales et migratoires, nous parlerons d’avenir”. Le Pacte de Marseille Une Europe plus forte, qui fait face à un front commun, qui, face à un drame comme celui marqué par la crise afghane, ne se referme pas, tournant même le dos aux réfugiés.

Macron est à Marseille pour “trois jours” pour relancer la deuxième ville de France, aux prises avec une recrudescence de la criminalité et de la criminalité, et la rencontre avec Draghi témoigne (et renforce) l’entente renouvelée entre les deux pays sur le plan bilatéral et leur volonté de maintenir un lien étroit sur les principaux dossiers européens et internationaux, comme en témoigne l’accélération des travaux pour un traité de coopération renforcée.

Le pacte « Marseillaise » entre Macron et Draghi comprend la proposition (que Washington n’aime pas) d’un G20 extraordinaire sur la crise afghane. Le sommet aura lieu, a déclaré avec confiance le Premier ministre Draghi lors de la conférence de presse tenue dans l’après-midi, avant de s’envoler pour Marseille, mais seulement après l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre. Le soutien de la France là-dessus est là et il est total : Macron soutient la proposition italienne d’impliquer le G20 dans la coordination internationale sur la question afghane. C’est d’ailleurs le thème qui a poussé Macron à inviter Draghi : la crise afghane s’est rouverte après le départ des Etats-Unis du pays. La France est donc favorable à la proposition italienne d’impliquer le G20 dans une coordination internationale sur la question. Et la proposition promet de devenir centrale après que celle d’une “zone de sécurité” à Kaboul – réalisée par la France avec la Grande-Bretagne – ait échoué.

Le président français et le Premier ministre italien se sont également consultés sur la position que doit prendre l’Europe face à la vague de réfugiés afghans, Draghi réitérant encore dans l’après-midi sa critique d’une politique européenne d’immigration « qui est devenue une épine dans l’existence de l’UE”.

Draghi et Macron ont également abordé la Libye, une question qui voit Rome et Paris désormais sensiblement alignés sur le partage d’objectifs prioritaires pour la stabilisation du pays. Et c’est précisément la crise libyenne qui fait encore une fois ressortir la nécessité – qui a explosé avec la crise afghane – pour l’Union européenne d’évoluer vers une politique commune de migration et d’asile. En revanche, l’urgence d’une politique européenne commune, représentée par Draghi au Conseil européen de juin, est devenue plus évidente, émergeant avec force précisément de l’explosion de la crise afghane.

Sources : ANSA, Rai News