Procès du Vatican. L’APSA a demandé l’acquittement du Card. Becciu pour l’affaire Marogna

Un rayon de lumière dans l’obscurité des audiences du procès pour les fonds de la Secrétairerie d’Etat dédiés aux parties civiles, qui s’étaient jusqu’à présent rangées du côté de la ligne du promoteur de justice qui, sans aucune preuve de culpabilité, accusait Card. Giovanni Angelo Becciu en lui demandant 7 ans et trois mois et des montants hyperboliques de dommages et intérêts. Aujourd’hui, l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, partie civile au procès, a plutôt demandé l’acquittement du cardinal Becciu de l’accusation de malversation liée à l’affaire de l’enlèvement d’une religieuse au Mali, c’est-à-dire pour le détournement présumé des fonds destinés par le Pape François à la rançon et qui, selon l’accusation, ont été dilapidés par une consultante, Mme Marogna.

“La demande d’acquittement a pris acte de l’enquête préliminaire qui a démontré l’absolue bonne foi et la correction du cardinal dans l’opération”, ont commenté les avocats du cardinal, Maria Concetta Marzo et Fabio Viglione, selon lesquels, par ailleurs, “les demandes d’indemnisation sur les autres points (270 millions d’euros au total pour les 11 accusés, dont 173 millions d’euros de pertes et 97 millions d’euros de manque à gagner, ndlr) n’ont en rien affecté la preuve de l’innocence du cardinal, qui est apparue clairement au cours du procès.”

L’ancien ministre Giovanni Maria Flick (photo) et l’avocat Luria ont pris la parole dans la salle d’audience au nom de l’APSA et se sont concentrés sur le rôle dans l’affaire londonienne de l’ancienne direction de la FIA, l’ancien président René Brülhart et l’ancien directeur Tommaso Di Ruzza, qui sont accusés d’abus de pouvoir. Tous deux, selon l’avocat, ont eu une “incidence causale” sur l’extorsion par le courtier Torzi, lorsqu’il a vendu au Secrétariat d’État les mille actions avec droit de vote sur l’immeuble de Londres (celles qui lui donnaient le contrôle effectif) pour 15 millions d’euros, ce qui est désormais bien connu. La violation des règles par Brülhart et Di Ruzza, en substance, n’a pas permis de bloquer le paiement à Torzi, créant ainsi “un nouveau volet du délit” et “aggravant le préjudice financier”.

La même accusation a été formulée par l’avocat Titomanlio, défendant la partie civile ASIF, qui a directement déclaré que “sans la contribution” de l’ancien président et directeur, l’extorsion n’aurait jamais eu lieu.

Il convient également de mentionner un siparietto hilarant lorsque l’avocat Alessandro Sammarco est intervenu pour défendre Mgr Alberto Perlasca, ancien chef du bureau administratif considéré comme le “super témoin” du procès, dont les interrogatoires et les mémoires, au cours de la phase préliminaire, ont révélé qu’il avait récité une partie écrite pour lui par deux dames qui avaient des motifs de vengeance à l’égard de Becciu. Perlasca – à qui doit matériellement les signatures sur les transactions que le promoteur de la justice considère comme injustes – est au contraire une partie civile pour le seul crime de subornation dont le cardinal Becciu est accusé (injustement), une hypothèse que le cardinal Cantoni de Côme a niée dans son interrogatoire, en présentant la conversation avec Becciu comme une conversation amicale. Au contraire, pour l’avocat Sammarco, un véritable crime a été commis, et il a évoqué “une persécution médiatique” contre le super témoin (ou super diffamateur) pour la façon dont il a été dépeint dans ces 70 audiences. Le président du tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, a coupé court: “Le rôle de Perlasca a été l’un des sujets les plus approfondis de tout le procès”.

Sante Cavalleri